
Le cheval dans la mythologie islandaise
En Islande, le cheval est bien plus que le compagnon de
travail ancestral de l’homme : il est au cœur de la mythologie nordique et
n’a rien perdu de son aura légendaire qui brille depuis des millénaires.
Une île de feu et de glace
Lorsque les Vikings sont arrivés sur l’île de feu et
de glace, ils n’ont pas seulement importé le cheval : ils ont essaimé dans la moindre parcelle de l'île, comme dans le cœur des habitants, son aura mythologique et légendaire.

L’Edda poétique, à la gloire du cheval
Datant du XIIème siècle,
l’Edda poétique est le plus ancien recueil poétique islandais. Il rassemble une
trentaine de poèmes rédigés en vieux norrois : des textes mythologiques mettant
en scène les dieux du panthéon nordique, mais également des héros humains comme
Sigurðr (ou Siegfried) , le meurtrier de Fafnir, et bien sûr… des chevaux fabuleux !

Les chevaux jouent un rôle majeur dans la mythologie
nordique. Par exemple, les chevaux Árvakur et Alsvinnur traînent un chariot
dans les cieux pour transporter le soleil. De même, les chevaux du dieu du jour
et de la déesse de la nuit s’appellent Skínfaxi et Hrímfaxi, des noms qui
signifient respectivement « Crinière brillante » et « Crinière de givre ». Et c'est
en tirant le chariot de Dagur que la crinière et la queue de Skínfaxi
illuminent chaque jour le ciel et la terre…
Chevaux célèbres
Les trois chevaux les plus importants de la mythologie
islandaise s’appellent Svaðilfari, Sleipnir et Grani. Chacun est le père de l’autre, même si
Sleipnir est le plus célèbre de tous.

La légende prétend que le maître de Svaðilfari était un géant maléfique
qui voulait que son cheval, un fougueux et puissant étalon, l’aide à construire
le mur d’Asgard. Le géant fait un pari avec les dieux mais, de crainte de
perdre son pari, Loki, le dieu de la malice, ruse : il
prend la forme d’une jument qui séduit Svaðilfari afin de le détourner de son
maître, empêchant ainsi ce dernier de finir l’ouvrage dans les temps. De cette union
naîtra Sleipnir, future monture du dieu Odin…
Sleipnir, le
cheval à huit jambes
Dans la mythologie nordique, Sleipnir est un cheval
fabuleux à huit jambes. Mentionné dans l’Edda poétique, mais aussi dans l’Edda
en prose, il est capable de se déplacer au-dessus de la mer comme dans les airs…
Décrit comme « le plus rapide et le meilleur de tous les chevaux », il
devient la monture d’Odin. L'Edda en prose, notamment, donne de nombreux
détails sur les circonstances de la naissance de Sleipnir, précisant entre
autres sa couleur grise.
Un canyon en forme de fer à cheval
Selon la légende, le sabot de Sleipnir, en prenant appui
sur le sol, aurait donné naissance à Ásbyrgi, le canyon en forme de fer à
cheval situé dans le nord de l’Islande, que l’on peut d’ailleurs visiter.
Sleipnir a probablement inspiré Tolkien pour créer le
cheval Gripoil (en anglais, Shadowfax), la monture du magicien Gandalf. De nombreux
navires portent son nom, lequel a également été donné à un navigateur web !

Grani, fils de Sleipnir
Grani (ou
Greyfell)
est un fils de Sleipnir, gris comme son père. Dans les différents textes qui
composent l'Edda poétique et la Völsunga, fameuse saga médiévale, il est capturé puis
chevauché par le héros Sigurðr grâce aux conseils d’un vieil
homme mystérieux, lequel n'est autre que le dieu Odin déguisé…

L'histoire de Grani, étroitement liée à celle de
Sigurðr a beaucoup inspiré les amoureux de la légende des Nibelungen, notamment
au XIXème siècle. Dans l'opéra de Richard Wagner, « Der Ring des
Nibelungen », Grane est le nom du cheval de Brunehilde. Et plus récemment,
Grani réapparaît dans « La Légende de Sigurd et Gudrún »,
retranscrite par Tolkien.

La nixe,
démon à tête de cheval
Parmi les monstres qui peuplent le folklore islandais,
la nixe est un démon des eaux qui a toutes les apparences d’un cheval - à
l’exception des oreilles et des sabots qui sont tournés à l’envers. Selon la
légende, la nixe vivait dans l’eau des lacs et des rivières, charmant et
attirant les promeneurs insouciants vers le fond des eaux pour que celles-ci
deviennent leur dernière demeure…
On disait également que le bruit de la glace craquant
sur les lacs gelés en hiver n’était autre que le hennissement de la nixe. Cette
croyance poussait les cavaliers à la plus grande prudence au moment de
traverser les eaux gelées !

D’ailleurs, si un cavalier avait la terrible malchance
de se retrouver à chevaucher une nixe, une des seules façons de parer la bête
maléfique était de tracer un signe de croix sur son dos.
Une autre méthode
consistait à prononcer son nom. Tous les Islandais connaissent l’histoire de cette
nixe traînant une jeune fille endormie vers un lac pour la noyer, jusqu’à ce
que la pauvre victime se réveille et crie son nom. La créature lâche alors
aussitôt sa proie et s’en va disparaître sous l’eau...
En Islande, nommez votre monture !
Cette légende est à l’origine d’une croyance encore très
répandue en Islande selon laquelle on ne doit jamais monter un cheval dont on
ignore le nom. Alors, avant le départ de votre randonnée à cheval, n’oubliez
pas de demander à votre guide le nom de votre monture et… entraînez-vous à
le prononcer !

Vous constaterez d’ailleurs qu’en Islande, les noms
donnés aux chevaux en Islande répondent à une longue tradition. Certains
renvoient à leur couleur, comme Bleikur (littéralement, « le rose »), Gráni
(« le gris ») et Kolfaxi (« à crinière noire »). D’autres évoquent le
tempérament ou la personnalité, comme Farfús (« qui aime voyager »), Háski
(« casse-cou »), Ljúfur (« adorable ») ou Prakkari (« rusé »).
Et bien sûr, de
nombreux noms proviennent de la mythologie nordique : Loki, Mjölnir, Ýmir,
Thór… Histoire de partir à cheval à la découverte des
splendeurs de l’île avec encore plus de magie dans le cœur !
Partez en randonnée à la découverte de l'Islande avec Cheval d'Aventure
Lisez aussi sur le blog :