Un réveillon exotique à cheval

Certes, notre pays regorge de beaux paysages et de sentiers de découverte...

Mais partir à l’étranger, c’est aussi partir à la découverte d’une autre langue, d’une autre culture équestre, d’un autre regard sur la nature, la faune, la flore… Bref, c’est s’ouvrir au monde et sortir de sa zone de confort. Or, tous les cavaliers voyageurs le savent : à cheval, chaque rencontre avec les habitants, chaque traversée de village, chaque instant… prennent une dimension encore plus magique. 

L’automne est là, il est temps de rêver aux différentes destinations possibles pour votre réveillon à cheval, puis de faire votre choix. Et qu’il est vaste, le choix ! Suivant les continents, l’hiver prend des couleurs blanches ou dorées : neige, mer, montagne, désert… Laissez-vous tenter selon vos envies du moment, mais aussi  vos attentes équestres car chaque peuple cavalier est riche de ses propres traditions.

Fêter le passage à la nouvelle année sous la neige, c’est magique… Mais avec le réchauffement climatique, en France, il faut désormais aller vraiment très en altitude pour avoir cette chance – et encore, pas chaque année ! Alors, optez pour des destinations plus lointaines qui combleront votre envie de blanc, comme la Suède, la Laponie, le Québec ou la Russie…

En Russie, des fossiles équins datant de l’ère quaternaire  ont été retrouvés près de Rostov : c’est dire si le cheval est présent depuis longtemps au pays des tsars ! A la fois animal noble et rural,  encore utilisé aujourd’hui dans l’agriculture, il est fait partie intégrante de la culture russe.

En témoignent ses nombreuses représentations dans l’art : sculpture, peinture… (citons le peintre Sverchkov, par exemple, cher à l’écrivain Jean-Louis Gouraud). L’une des races les plus célèbres de Russie est bien sûr le trotteur Orlov, du nom du comte qui fut à l’origine de l’élevage. Un cheval aussi agréable sous la selle qu’au bout des guides, notamment lorsqu’il est attelé aux fameuses troïkas…

A Noël, le Québec est la destination idéale pour tous les cavaliers en quête d’immenses espaces enneigés et de culture western. En effet, le Canada n’a rien à envier aux États-Unis pour ses traditions d’équitation de travail.

Les ranchers, wranglers et cow-boys canadiens utilisent, comme leurs cousins américains, les trois races officielles de l’équitation western : quarter horse, paint horse et appaloosa. Rien de mieux pour découvrir à la fois une technique équestre – monter rênes longues, bien assis dans une selle creuse… - et les grands espaces dignes de plus beaux westerns !

Vous préférez fuir le froid et l’hiver de notre climat continental ? Faites-vous plaisir et partez chercher la mer et le soleil en galopant sur les plages du Sénégal, du Mozambique, de la République Dominicaine, de l'Espagne, du Portugal… Des destinations exotiques à souhait mais accessibles (Dakar, par exemple, n’est qu’à 5 heures de vol de Paris), ultra dépaysantes, où les chevaux ne sont pas « là pour les touristes », bien au contraire.

Au Sénégal ou en République dominicaine, par exemple, le cheval a toujours été utilisé d’une part pour les déplacements d’une région à l’autre, et d’autre part  comme auxiliaire de travail : encore aujourd’hui, on voit les pêcheurs de M’Bour atteler des chevaux qu’ils emmènent dans l’eau profonde pour récupérer le poisson. De même, les paysans dominicains ont toujours recours à leurs petits mais robustes chevaux dans la vie rurale et agricole.

Idem aux Açores, où l’insularité a permis une sélection extrêmement poussée de chevaux portugais d’excellente lignée – vous pourrez ainsi galoper sur les plages de l’île sur le dos d’un Lusitanien capable des plus beaux airs de haute école !

L’expérience du désert ne laisse personne indifférent, pour ne pas dire indemne : on n’en ressort pas de la même façon qu’on y est entré ! Au-delà de la beauté des paysages, s’offrir les fêtes de fin d’année à cheval dans le désert s’apparente plus encore  à une aventure intérieure. De nombreuses destinations sont possibles : Jordanie, Maroc, Tunisie, Egypte, sultanat d’Oman… Autant de pays qu’il serait bien dommage de ne pas découvrir à cheval, tant est puissant l’ancrage de leurs traditions équestres.

Désert de Wadi Rum, erg Chebbi, dunes de Merzouga, oasis de Tozeur et Nefta… Voici des noms dont la simple évocation fait rêver les cavaliers voyageurs. Dans chacun de ces pays, vous découvrirez  un véritable culte pour les races équines ancestrales : le barbe au Maroc, le pur-sang arabe en Egypte, Jordanie, Tunisie…

En Jordanie, le cheval ne sert pas uniquement à transporter les touristes sur le site des pétroglyphes de la cité de Pétra ! Présent depuis l’Antiquité, il fait partie intégrante de la culture jordanienne - dans les montagnes comme dans le désert. Les cavaliers agricoles locaux y ont recours chaque jour pour garder les troupeaux d’ovins,  notamment dans les zones d'altitude qui subissent de fortes chutes de neige, comme le plateau du Golan.

Quant au désert du Wadi Rum, splendeur minérale inscrite au patrimoine mondial  de l’Unesco, impossible de ne pas le découvrir sur le dos d’un fier pur-sang arabe... C'est la plus belle façon de suivre les traces de Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, cet officier britannique né au pays de Galles en 1888, auquel l’acteur Peter O’Toole prêta son visage pour le célèbre film de David Lean.

Vous n’aimez pas rester au niveau du plancher des vaches, il vous faut de l’altitude ? Optez pour un réveillon équestre en montagne ! Si vous ne voulez pas partir trop loin, pensez à découvrir une région bien agréable à la fin de l’année : les provinces d’Aragon et de Navarre, en Espagne, avec leurs châteaux du Moyen Age et leurs petits chevaux montagnards.

En revanche, si vous vous sentez l’âme aventureuse,  pourquoi ne pas sabrer le champagne au cœur des Andes chiliennes ou de la pampa argentine ? Là-bas, au royaume des guanacos et du condor, vous découvrirez des territoires encore vierges et des paysages époustouflants.

Traverser la cordillère des Andes, déboucher sur des cols accessibles uniquement à cheval, admirer depuis la selle de son criollo les plus hauts sommets -   l'Aconcagua (6959 m) et le Mercedario (6770 m)…  ça vous tente ?

Si vous chevauchez dans les Andes, vous suivrez les traces prestigieuses de Juan José de San Martin y Matorras : il y a presque 200 ans, le 12 février 1817 exactement, ce général argentin franchissait la cordillère en six points différents (dont la passe d’Uspallata, à 4 200 mètres d’altitude). Riche de 4000 homes, son « Armée des Andes », grossie de volontaires chiliens, avait battu à Chacabuco, au Chili, les troupes royalistes du général Maroto et devait entrer dans la légende… 

Photo édito :  Plage du Mozambique @Blog Cheval d'Aventure

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