Kristel Richard, "equine photographer" : un métier de passion
Basée à Londres, Kristel Richard a choisi de quitter une carrière d’économiste pour se consacrer à sa double passion : les voyages et la photographie équestre. Rencontre avec une artiste baroudeuse.
Six mois de l’année en reportage équestre
Cette passion des voyages et de la photo équestre, Kristel Richard la vit avec intensité... Et elle en vit ! Depuis 17 ans, « Equine photographer » est officiellement sa profession. Environ six mois de l’année, Kristel sillonne le globe avec
son appareil photo en bandoulière. Puis elle vend ses superbes clichés à des particuliers, professionnels, magazines...
Certains magazines équestres, comme le
bimestriel CAVALIERE, La passion du cheval, lui consacrent une rubrique fixe
dans chaque numéro avec ses photos, mais aussi son texte. Car Kristel ne se
contente pas de capter les beautés du monde à travers son objectif,
elle aime aussi emporter son lecteur dans ses pérégrinations
équestres en racontant, dans un style vivant et très personnel, un pays, une
coutume, un festival, une rencontre….
Entre deux avions, Kristel Richard a répondu à nos questions :
Comment êtes-vous devenue photographe équestre
spécialisée ?
« J’ai toujours aimé les chevaux et les voyages. Lorsque j’étais
enfant, j’étais allergique aux animaux donc être avec eux n’était pas une
option. Donc je suis devenue économiste à l’international, basée à
Londres. En vieillissant mon allergie a disparu et à 35 ans j’ai décidé de quitter
mon travail pour revenir à mon premier amour, le cheval. Je me suis lancée du
jour au lendemain. De manière inattendue, j’ai fait des rencontres avec des
passionnés de cheval et les portes de ce monde se sont ouvertes rapidement.
Depuis je peux mener mes deux passions de front.
Etes-vous cavalière ?
J’ai toujours refusé d’avoir mon propre cheval car je ne voulais pas le
laisser longtemps seul. J’ai une amie qui fait du dressage et lorsque je suis
en Angleterre, je monte son cheval sous le regard (très) critique de son
propriétaire... Cela m’a permis d’améliorer ma technique !
Combien de semaines par an êtes-vous en voyage ? Où vivez-vous le reste de l’année ?
En moyenne, je voyage 6 mois par an. Pas en bloc, mais par période de deux
à trois semaines. Le reste du temps, je vis à Londres avec ma famille.
Ce métier est-il compatible avec une vie de famille ?
Dans mon ancienne profession, je faisais régulièrement des voyages à l’autre bout du monde, avec des rendez-vous à des heures indues pour la tranche horaire de Londres. Ma famille est donc habituée à mes déplacements incessants et à un cadre de vie peu normé.
Vivre
de ses photos de voyages, ce n’est pas donné à tout le monde et ça fait rêver ! Comment
expliquez-vous votre réussite ?
Je ne sais pas si c’est vraiment une réussite... Je dirais une
combinaison d’éléments. La passion certes est cruciale, mais elle n’est pas
suffisante. Il faut beaucoup de détermination pour maintenir le cap. La photo
n’est que la partie émergée de l’iceberg. Avant, il a fallu faire des
recherches plus ou moins longues selon le sujet. Par exemple, vous ne trouvez
pas des chevaux sauvages au fin fond du Montana comme ça...
Ensuite, il faut
obtenir toutes les autorisations nécessaires... Puis y aller et avoir la
chance que tout se déroule comme il faut, ce qui n’est pas toujours le cas. S’il
pleut le jour du festival, la photo est ruinée. Après, il faut éditer ... et devant l’ordinateur, c’est la partie la moins
fun pour moi !
Ensuite j’ai diversifié mon offre tout en étant hautement spécialisée. Par
exemple, pour certains de mes clients, je développe les portraits de leurs
chevaux avec des procédés datant du 19ème siècle... ce qui donne des photos en
noir et blanc avec des noirs superbes, très profonds ! Enfin, il faut de la chance... Mais comme je dis souvent, il faut la
provoquer...
Avez-vous déjà compté le nombre de pays que vous avez
visités sur la planète ?
Ma mère compte « mes » pays et à l’heure d’aujourd’hui, j’en ai visité 83,
parfois plusieurs fois. Je suis allée 14 fois au Gujarat, en Inde, par exemple.
Parmi ces 83 pays visités, lesquels vous ont le plus marquée
et touchée ?
Je n’ai pas de destination favorite car toutes ont un charme particulier
avec des personnes étonnantes. J’aime partir à la découverte de ces nouvelles
cultures, nouvelles manières de vivre en général et nouvelles manières de faire
avec le cheval en particulier. Je suis tout autant excitée par les traditions
en Alsace que par celles de l’île de Pâques.
Dernière question, Kristel : quelle est la race de
chevaux que vous avez trouvée la plus photogénique ?
Il en va de même pour
les chevaux : je les aime tous. Des plus grands aux plus petits. Des plus
chers à ceux qui ont failli finir à la boucherie. Ils représentent tous un défi
à relever pour les photographier, mais ils ont tous un grand cœur de cheval ! »
Un grand merci à Kristel Richard !
Découvrez le travail de Kristel Richard sur son site Internet
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