Endurance : Les 2 jours du Quercy
Le dernier week-end de février se sont déroulés "Les 2 jours du Quercy". Pour les cavaliers d’endurance, cette belle
manifestation équestre signe la reprise de la saison de compétition.
L’endurance, version
sportive de la randonnée équestre
C’est reparti pour une
nouvelle saison de sport ! Et notamment pour les chevaux d’endurance, cette
discipline qui est en quelque sorte, avec le TREC, la version sportive de
la randonnée équestre…
Le bal s’est ouvert
comme chaque année à Cremps, le dernier week-end de février. Cette jolie et
tranquille petite bourgade du Lot est devenue, l’espace de ces « 2 jours
du Quercy » (du nom de l’association organisatrice de l’événement), le
théâtre de joyeuses festivités au son des sabots des chevaux – des Pur-Sang Arabes
bien sûr, pour la plupart.
En effet, l’Arabe est génétiquement le cheval le
mieux adapté à la discipline : sa récupération cardiaque est excellente, sa
musculature et sa morphologie conviennent parfaitement à la course de fond, il
est très résistant et possède un excellent équilibre naturel.
Une discipline de pleine
nature
A Cremps comme ailleurs,
on se rend compte à quel point l’endurance, c’est une grande famille… A la
différence du CSO, plus sophistiqué et plus âpre dans son esprit de
compétition, cette discipline d’extérieur met à l’honneur des valeurs de
partage autour d’une même passion – chevaucher en pleine nature, et non dans un
manège ou une carrière –, la convivialité, et bien sûr le respect du cheval.
Pour tous les cavaliers d'endurance,
un seul credo : qui veut aller loin ménage sa monture… ! CQFD ?
Grâce aux fameux « vet-gates », ces contrôles vétérinaires effectués
avant, pendant et après la course. Ils permettent d’évaluer la condition
physique du cheval et de déterminer s’il est en état de continuer la course et
de se qualifier pour une distance supérieure.
Parmi les cavaliers se
trouvait notamment Laetitia Goncalves, 28 ans, double championne de France et
désormais résidente au Portugal, revenue spécialement dans le Lot à cette
occasion. Nous ferons prochainement le portrait de Laetitia dans le blog, pour
raconter son parcours et sa passion du cheval Arabe, roi de l’endurance…
Des courses de 20 à 80 km
La course s’est déroulée
sous un soleil éclatant mais avec un froid sibérien - surtout à 6 heures du
matin, heure à laquelle arrivent les premiers cavaliers… En fonction de l’âge et
de la qualification de leur cheval, mais aussi de leur propre niveau, les
cavaliers avaient le choix entre plusieurs raids équestres allant de 20 km à 80 km
(auparavant, il s’agissait de 90 km mais la distance a été récemment revue à la
baisse par la commission endurance de la FFE).
20 à 80 km, une fourchette de distance idéale pour une reprise « en
douceur » de l’entraînement, après des mois d’hiver particulièrement
pluvieux ! Rappelons que les courses d’endurance peuvent aller, sur une
seule journée, jusqu’à 130 voire 160 km - comme la mythique course de Florac,
dans les Cévennes. Il existe même une « 200 km en 2 jours » : la course de
Montcuq ! Ce matin-là, malgré la
température en-dessous de zéro, 117 cavaliers de tous
âges (on a vu aussi bien des enfants qu’un cavalier de plus de 75 ans !)
se sont élancés sur les sentiers bucoliques du Lot.
Vet-gates : pour un respect maximal du cheval
A chaque vet-gate, leurs
montures ont été impitoyablement contrôlées par les trois vétérinaires équins présents
(deux hommes et une femme, assistés d'étudiantes de l' Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse), notamment sur les points suivants :
- Recherche de déshydratation éventuelle (par le
test bien connu du « pli de peau »)
- Recherche de boiterie grâce à un trotting, de
dos et de face, sur terrain dur (bitume)
- Mesure de la fréquence cardiaque, qui ne doit
pas être supérieure à 64 pulsations/minute après 30 minutes de récupération.
Nous avons assisté
à la déception de quelques rares cavaliers qui ont été éliminés et n’ont pas eu
l’autorisation de continuer la course : en effet, le véto avait décelé chez
leur monture une boiterie au trotting - parfois légère, mais suffisante
pour que le cheval soit mis au repos immédiat.
Bravo pour le fair-play des
cavaliers éliminés à l’annonce du verdict : en endurance, la gestion
du cheval est essentielle. Il faut savoir apprécier son degré de fatigue afin
de le garder en excellente forme le plus loin possible.
En cas d’échec, ce
n’est jamais la faute du cheval, c’est toujours celle du cavalier qui, à un
moment ou à un autre, n’a pas su gérer sa vitesse. Il est d’ailleurs amusant de
constater que les cavaliers d’endurance savent tous de quel côté du cheval se
trouve le cœur – ce qui n’est pas le cas dans les autres disciplines !
Il faut dire aussi que
Jean-Marie Laudat, l’organisateur des « 2 Jours du Quercy », n’est autre
que l’ancien président de la toute première Commission éthique de la Fédération
française d’équitation en 1982 – l’ancêtre de la Charte pour le bien-être équin, que nous vous
avons présentée la semaine dernière dans le blog ! Et que, grâce à son implication, l’endurance a
été la toute première discipline équestre à inscrire officiellement le respect
du cheval au cœur du règlement…
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