Le pur-sang arabe
C’est l’une des races de chevaux les plus anciennes, et c’est aujourd’hui encore l’une des plus populaires sur tous les continents. Rien d’étonnant à cela
lorsque l'on sait que le pur-sang arabe est l’améliorateur de race équine par excellence !
Le "buveur de vent", légendaire coursier du désert
Son incroyable beauté, son intelligence et ses qualités sportives,
notamment en endurance, font du « buveur de vent » un cheval
d’exception... Mais d'où vient-il ?
Ses origines
Le berceau de race oriental du Pur-Sang Arabe ne fait aucun doute, même si les différentes origines possibles donnent encore lieu à des
controverses. Produit de la rude civilisation du désert, le cheval Arabe fut
déjà remarqué par Salomon et par les pharaons. Mahomet en fit l’un des éléments
de sa conquête, et il fut utilisé par toutes les tribus nomades du Proche et du
Moyen-Orient. Il a été introduit en France dès le VIIIème siècle (bataille de
Poitiers) et pendant les Croisades. Comme cheval de guerre, il a participé à
l'amélioration de nombreuses races. Napoléon, qui en fut un ardent promoteur,
imposa son élevage en race pure, élevage qui s'est alors progressivement
développé en France. L'Arabe est aussi à l'origine de la race Pur-Sang en
Angleterre, et, au XIXè siècle, croisé de nouveau avec ce dernier, il a permis
la création de la race Anglo-Arabe en France.
Sa morphologie
Le pur-sang arabe est reconnaissable entre mille à
sa petite tête fine au profil concave, son port de queue en panache et sa
morphologie ciselée, parfaitement dessinée, à l’image d’une gravure. C’est un cheval
de petite taille : 1,45 à 1,56 m au garrot en moyenne, ce qui lui permet parfois
de concourir en compétition poney. Il a une longue encolure, légère et arquée.
Le dos et les reins sont courts, forts et bien attachés. La poitrine est large,
profonde et musclée, tandis que l'épaule est longue et oblique. La croupe est
ample et horizontale. La queue est attachée haut. Les membres sont très secs,
les sabots sont petits et durs. Les crins sont longs, abondants et soyeux. La
peau fine et délicate, laissant deviner les veines, le rend parfois
chatouilleux au pansage ! A noter que de nombreux pur-sang arabes possèdent
une distinction anatomique par rapport aux autres races équines : ils ont 17
côtes au lieu de 18, et 5 vertèbres lombaires au lieu de 6. Cette particularité
se retrouve chez le barbe, autre race orientale très ancienne. Elle est un
atout pour le cheval, qui se fatigue moins lorsqu’il porte une charge sur son
dos. Celui du pur-sang arabe est en effet étonnamment porteur, même sur une
grande distance, d’où son endurance légendaire…
Son caractère
Certes, le pur-sang arabe a beaucoup d’influx nerveux
et un caractère affirmé. Mais paradoxalement, ce cheval vif et sensible est
tellement proche de l’homme qu’il noue une relation fusionnelle avec son cavalier…
et qu’il en devient docile. C’est le cheval de propriétaire par excellence,
sans doute parce que dans ses veines coule le sang de ses ancêtres qui vivaient
jour et nuit au côté des Bédouins dans le désert. Il n’est pas fait pour
changer de cavalier chaque semaine, mais au contraire pour créer des liens
durables. Dévoué et généreux, l’arabe est aussi réputé pour
son intelligence et sa capacité d’apprentissage. Il comprend vite, apprend
vite… et galope vite ! Du fait de ce fort potentiel, mais aussi de son
tempérament joyeux et énergique, il sera mieux adapté à un cavalier confirmé
qu’à un débutant tout en restant plus facile qu’un anglo-arabe, par exemple.
Pour quelles disciplines ?
Souvent défini comme « le plus beau cheval du monde », le
pur-sang arabe est le cheval de show
par excellence. Cette discipline met particulièrement en valeur sa beauté
saisissante : encolure en col de cygne, allures aériennes…
Mais il véhicule aussi
des idées reçues sur la race, le public assimilant tous les pur-sang arabes aux
étalons parfois survoltés qui « jettent du feu » et explosent sur la
piste. Or, les arabes qui ne font que du show (certains n’étant même jamais
montés) n’ont rien à voir avec ceux de sport ou de loisir, bien plus
faciles !
Le pur-sang arabe est le meilleur cheval d’endurance au monde. Forgé par le désert, cet infatigable coursier
est prédisposé à la discipline par sa morphologie (petit gabarit, muscles
secs), sa thermorégulation exceptionnelle (il transpire moins), sa quantité
supérieure dans le sang de globules rouges qui transportent l’oxygène…
C’est
aussi le champion de la récupération cardiaque après effort. Or, tout au long
de la course, le cheval gagne des points lors de chaque « vet-gate »
(point de contrôle vétérinaire) en fonction de la la vitesse à laquelle baisse
sa fréquence cardiaque après 30 minutes de récupération. Opter pour un pur-sang
arabe est donc le meilleur choix qui soit pour l’endurance, d’autant que nos
élevages français jouissent d’une réputation internationale !
Le pur-sang arabe est l’une des races équines les plus polyvalentes au monde sur
le plan sportif. Vous pouvez l’utiliser pour toutes les disciplines réclamant
de la souplesse et de la maniabilité, du TREC
à l’équitation western, en passant
par l’attelage léger. Il peut aussi faire du CSO
et du complet, mais à petit niveau
car il manque de taille. Pour le dressage,
il est certes élégant mais les juges n’aiment guère ses allures rasantes et son
port de tête élevé. Soyons honnêtes et logiques : en compétition, l’arabe
sera toujours plus performant sur une course d’endurance que sur un parcours
d’obstacles ou un carré de dressage…
Si vous préférez l’équitation de
loisir à la compétition, vous avez toutes les chances d’être comblé avec un
pur-sang arabe. Résistant, endurant, courageux, extrêmement porteur, doté de
pieds solides… L’arabe a tout pour faire une monture idéale en extérieur, que
ce soit pour la promenade ou la randonnée. Privilégiez les origines sobres, rustiques et réputées pour leur
excellent mental comme le pur-sang arabe espagnol, aux lignées de show comme
l’égyptien.
Enfin, n’oublions pas que le
pur-sang arabe est à l’origine de la création du pur-sang anglais… Très rapide,
il est aussi un cheval de course. Principalement dans le sud-ouest de la France,
mais aussi sur l’hippodrome de Longchamp pour la Qatar Arabian World Cup (un
million d’euros de dotation !), des courses de plat lui sont réservées.
Cet article est issu en partie du livre
« Choisir son cheval, quelle race pour quelle discipline ? »,
de
Natalie Pilley-Mirande, aux éditions Vigot ,
disponible sur le site www.equibooks.fr
Merci à Sue Lévêque, photographe équestre professionnelle talentueuse, pour les belles photos de l'étalon arabe Atlas, appartenant à Cindy Faucheux.
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