Son et lumière à Chantilly
Ceux qui ont eu la chance d’assister au
spectacle « Le Palais où le cheval est roi » aux Grandes Écuries de
Chantilly, qui fêtent cette année leurs 300 ans, ont été éblouis ! La preuve
en images, à travers l’objectif de la photographe équestre Annemarie Ledoux.
Les plus grandes écuries d'Europe
C’est un spectacle son et lumière équestre monumental qui a été
proposé aux spectateurs pour fêter en beauté le tricentenaire des plus grandes
écuries d’Europe : « Le Palais où le cheval est roi », créé par
Frédéric Nancel.
Une véritable explosion de lumière, avec des cavaliers et
des musiciens évoluant devant une façade de 2500 m2 ! Ce spectacle équestre haut en couleur a été conçu, produit
et réalisé par l’association « Les
amis d’Alain Decaux », sans aucun doute l’historien préféré des Français.
L’association
a bien fait les choses puisqu’elle a obtenu la participation exceptionnelle de
Véronique Jannot, Mario Luraschi et Clémence Faivre-Luraschi, Yves Bienaimé,
Sophie Bienaimé et ses écuyères.
Hommage à la plus belle conquête de l'homme
Petit rappel historique : en 1719 débutait la
construction des plus grandes écuries d’Europe, un bijou d’architecture
commandé par Louis-Henri de Bourbon, petit-fils de Louis XIV et VIIe prince de
Condé, auprès de l’architecte Jean-Aubert. Depuis 300 ans, ce véritable palais
pour chevaux se dresse près du Château de Chantilly et surplombe désormais le
célèbre hippodrome de la ville.
Tantôt symbole du pouvoir princier et de la
monarchie absolue, tantôt refuge pour les armées révolutionnaires, et désormais
un lieu de mémoire et d’hommage à la plus belle conquête de l’homme – le cheval
–, ce chef d’œuvre du patrimoine a traversé les siècles.
18 équidés au total
Le spectacle « Le Palais où le cheval est roi »
a été à la hauteur de ses ambitions : une multitude d’arts vivants qui se
mêlent à l’art équestre, au savoir-faire (haute-école où les chevaux dansent,
fantaisies où il se cabrent ou se couchent, travaillent en liberté, longues
rênes… ) des cavalières de Chantilly et des chevaux, poneys et ânes des Grandes
Écuries, dix-huit équidés au total.
Plusieurs tableaux successifs ont sublimé le spectacle :
en ouverture, une magistrale « Ode à la nature » aux origines de ce
temple de la vénerie construit par Louis-Henri de Bourbon pour accueillir 250
chevaux et 500 chiens .
Des écuries grandioses pour recevoir les grands de ce monde
Le tableau 3, intitulé « Vie dans la ville »,
a démontré aux spectateurs que Louis-Henri de Bourbon n’était pas le petit-fils
du Roi-Soleil pour rien ! Le duc de Bourbon avait des idées précises sur
les écuries qu’il voulait faire construire : elles devaient être
grandioses, modernes, adaptées à sa passion pour la chasse à courre, mais
également à son désir d’organiser des fêtes et des réceptions princières de
grande envergure.
C’est ainsi que le Dôme Central des écuries deviendra le lieu
des plus belles fêtes et le théâtre de dîners célèbres. De nombreuses
personnalités, dont Louis XV et ses filles, le futur tsar Paul 1er,
Frédéric II de Prusse, viendront en ce palais où les chevaux et les chiens sont
à l’honneur…
Le duc d’Aumale, inventeur des boxes !
Sans héritier direct, le duc de Bourbon légua le
domaine de Chantilly à Henri d’Orléans, duc d’Aumale. Dernier fils du roi
Louis-Philippe, celui-ci contribua beaucoup au réaménagement moderne des écuries.
C’est lui qui installa l’éclairage et le chauffage au gaz, et qui construisit
des boxes, installations nouvelles offrant davantage d’espace et de liberté de
mouvement aux chevaux !
Fortement influencé par l’anglomanie, courant venu
d’outre-Manche qui avait mis au goût du jour de nouvelles pratiques équestres,
le duc d’Aumale contribua également au développement des courses de chevaux à
Chantilly. C’est d’ailleurs à cette époque que fut construit le premier hippodrome.
Un hôpital vétérinaire
Dans le tableau 6 intitulé « Transformations »,
le spectateur a découvert aussi que lors des deux guerres mondiales, les
écuries de Chantilly furent tour à tour l’abri des chevaux de l’armée allemande,
le garage de l’armée française puis un hôpital vétérinaire.
Une fois la paix
revenue, les Grandes Écuries devinrent un centre équestre. Elles retrouvèrent
leur dynamisme d’antan grâce à la volonté d’un homme, Yves Bienaimé, qui créa
en ce lieu mythique le Musée vivant du cheval…
Hommage à l’écuyère Morgane Tessier
Le spectacle « Le Palais où le cheval est roi »
a été dédié, avec beaucoup d’émotion, à Morgane Tessier, 36 ans, décédée
prématurément le 7 septembre dernier après une magnifique carrière aux Grandes Écuries
de Chantilly. Cette écuyère de la compagnie équestre y avait passé quinze
années, et ses collègues ont tenu à rendre hommage à « cette magnifique
cavalière plein de générosité qu’elles chérissaient comme une sœur ».
Pour en savoir plus : le site du domaine de
Chantilly
Merci à Annemarie Ledoux, photographe de spectacle équestre, pour ses photos. Découvrez son
site internet et sa page Facebook
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