Le cheval, pépite de l'Atlas marocain

Le cheval, pépite de l'Atlas marocain

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La semaine dernière, nous évoquions la place du cheval dans le désert marocain. Découvrons maintenant, en images, son rôle dans les montagnes de l'Atlas, où il fait encore figure de précieux auxiliaire de la vie quotidienne !

Le cheval, passeur des bergers berbères

Dans le Moyen et surtout le Haut-Atlas, qui culmine à plus de 4000 mètres d’altitude, de nombreux petits villages sont encore inaccessibles autrement qu’à pied… ou à cheval.
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Maison typique de l'Atlas @Blog Cheval d'Aventure
Comme nous l’avons vu la semaine dernière, le cheval est, certes, encore très vivant au cœur du désert marocain. Mais force est de reconnaître que les ergs et dunes de sable sont aujourd’hui accessibles en véhicule 4x4… ce qui rend forcément sa présence plus symbolique et moins utilitaire.  Rien à voir avec les montagnes marocaines, où le cheval joue, aujourd’hui comme hier, un rôle essentiel et même vital pour les populations berbères de l’Atlas !

Du haut du djebel Toubkal

L’Atlas est un massif montagneux de l'Afrique du Nord, une chaîne de montagnes qui s'étend sur trois pays du Maghreb : le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. C’est au Maroc qu’il culmine, à 4 167 mètres d'altitude, au djebel Toubkal. De nos jours, que ce soit pour se déplacer sur ces sentiers muletiers particulièrement escarpés ou pour aider aux travaux agricoles, souvent difficiles car en terrain accidenté, le cheval n’a donc rien de folklorique. Pour le cavalier en quête d’authenticité, il est même un passeur d’exception qui permet de s’immerger au cœur de la culture berbère, de découvrir ces villages en pisé accrochés au flanc des montagnes, ces bergeries, ces cultures en terrasse...

Tbouridas et fantasias

De nombreuses fêtes populaires qui mettent le cheval à l’honneur en témoignent : d’un point de vue historique et culturel, le cheval a une place vraiment particulière dans le cœur des Marocains – qu’ils soient d’origine noble ou populaire. Il est associé à toutes les fêtes et cérémonies : circoncision des enfants, mariages, moussems, tbouridas, fantasias…, et il incarne pour le peuple une forme de passage du quotidien au sacré.
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Traditions berbères ancestrales @Blog Cheval d'Aventure
En effet, rappelons que l’Islam donne un statut particulier au cheval : c’est l’animal hors du commun par excellence, créé après tous les animaux. Il appelle le sacré et impose le respect. Sa création même est source de merveille puisque c’est Al Bouraq, cheval amené par Gabriel, qui transporta le Prophète Mohammed lors de son voyage nocturne !

Populations berbères 

Dans les montagnes de l’Atlas où elles se sont réfugiées, les populations berbères ont un lien très fort avec cet animal. Et de même qu’il est merveilleux de découvrir le désert marocain sur le dos d’un pur-sang arabe, légendaire « coursier du désert », de même faut-il explorer les montagnes de l’Atlas en compagnie d’un barbe ou d’un arabe-barbe – ce sont, dans les montagnes, les deux races que l’on trouve le plus souvent.

Un peu d’histoire

La première race équine de l’histoire de l’Afrique du Nord est le barbe. Les Arabes sont ensuite arrivés avec leur propre race : les chevaux pur-sang arabes. Courageux compagnons des guerriers, chevaux barbes et chevaux arabes ont combattu côte à côte et ont fait la force inébranlable de la cavalerie marocaine. L’arabe-barbe est ensuite né de la rencontre de ces deux premières races.
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Des paysages à couper le souffle @Blog Cheval d'Aventure
Généreux, résistants et endurants, ces chevaux sont donc les montures idéales pour sillonner les montagnes marocaines. Ils ont le pied extrêmement sûr, de vraies petites chèvres ! Ils s’adaptent aux changements climatiques qui peuvent survenir de façon très brutale en altitude, et ils bénéficient d’une santé particulièrement robuste.
Rien de tel pour s’émerveiller de ces paysages contrastés du Haut-Atlas marocain : vallées verdoyantes, aridité du plateau du Kik, montagnes de terre rouge, sommets enneigés, forêts profondes… 

Le saviez-vous ?

La robustesse du cheval marocain a fait couler beaucoup d’encre, et aujourd’hui encore, pour bien des cavaliers randonneurs, le barbe est la monture idéale pour l’équitation d’extérieur, le loisir et le voyage à cheval. Mais en plus de l’héritage ancestral, il y a peut-être une explication scientifique !
En effet, plusieurs  publications scientifiques précisent que le barbe n’aurait que cinq vertèbres lombaires au lieu de six. Or, vétérinaires et ostéopathes équins s’accordent à reconnaître que les lombaires sont le point faible de la colonne vertébrale des équidés (ce sont les seules qui « flottent » comme un pont suspendu, ne tenant que par les muscles).

5 lombaires au lieu de 6

N’avoir que cinq lombaires serait donc un avantage pour le cheval qui supporte une charge, car cela fatigue moins ses muscles suspenseurs. Cela ne gêne en rien la souplesse du rein, bien au contraire, puisque les muscles ne « tétanisent » pas. Cette particularité anatomique de la majorité des barbes (environ 90%) joue un grand rôle dans l’endurance qu’on leur connaît. C’est l’une des qualités que les éleveurs tentent de vérifier, mais aussi de fixer génétiquement…

Pour en savoir plus sur la culture marocaine liée au cheval, découvrez le très beau site de la Société Royale d’Encouragement du Cheval
 
Partez en randonnée dans le Haut-Atlas marocain avec Cheval d'Aventure

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