Info éthologique  : le garrot, "point G" du cheval ?

Info éthologique : le garrot, "point G" du cheval ?

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Bien que le cheval soit domestiqué depuis plus de 5000 ans, son comportement en groupe n’a guère évolué. Dès lors qu’il vit en conditions naturelles, les mêmes interactions sociales se manifestent…

Un congénère préféré

La plupart des chevaux ont un ou plusieurs congénères préférés.
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Le cheval choisit souvent un congénère préféré dans le groupe, celui avec lequel il aura le plus de contacts physiques  @Blog Cheval d'Aventure
Ces préférences se manifestent par le temps passé côte à côte, sans nécessairement se toucher, ou encore par la pratique du chasse-mouches tête bêche (en fouaillant de la queue, notamment).

Toilettage mutuel

L’une des manifestations comportementales et sociales les plus courantes s’appelle le « grooming », un mot anglais qui désigne le « toilettage mutuel » pratiqué par deux équidés. Vous l’avez forcément déjà vu, que ce soit au pré, au paddock, en stabulation libre… Positionnés tête bêche, les chevaux se grattouillent et se mordillent au niveau du garrot ou de la croupe. Ils se procurent ainsi un confort mutuel qu’ils sont incapables de se donner à eux-mêmes tout seuls, sans aide extérieure (surtout s’il n’y a pas d’arbre ou de poteau pour se gratter !). Et ils peuvent faire ça des heures !
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Le temps passé côte  à côté, sans nécessairement se toucher, fait partie des interactions sociales du cheval (ici, en Irlande) @Blog Cheval d'Aventure

Le garrot, zone sensible 

Le garrot est la zone préférée des chevaux pour le grooming. Selon une étude effectuée par des scientifiques sur des chevaux Camargue vivant en semi-liberté, le rythme cardiaque du cheval diminuerait d’environ 5 battements/minute  pour un grattage au niveau du garrot - alors qu’il ne diminue pas si la zone grattée est l’épaule ! Selon cette même étude, il y aurait un possible effet apaisant du grooming et les chevaux pourraient même y avoir recours lors de tensions sociales dans le groupe.

Animal social et grégaire

Cette façon de se procurer du bien-être réciproque n’est pas seulement « hygiénique » et apaisante : elle est aussi la traduction du besoin de contacts du cheval, extrêmement élevé chez cet animal de troupeau, social et grégaire par excellence.
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Les éthologues nous ont démontré que le cheval n'était pas fait pour vivre seul - Przewalski ou pas ! @Blog Cheval d'Aventure
Voilà pourquoi, et on ne le dira jamais assez, le cheval n’est pas fait pour vivre seul. Son bien-être physique et mental passe par le contact, et donc la présence à ses côtés d’autres congénères. Pour conclure sur une pirouette littéraire, nous en déduirons que le cheval est tout sauf sartrien : pour lui, l’enfer, c’est... l’absence des autres ! 

Photo édito : © MelvinL
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