Festivals équestres à Minorque
Si vous aimez les festivals équestres, pensez à l'île de Minorque
pour l’été prochain : cette petite perle des Baléares regorge de paysages sublimes et de fêtes populaires où le cheval est roi !
Étalons pure race minorquine
Le cheval a une place de choix dans toutes les fêtes
patronales célébrées dans les villages de Minorque durant l'été, révélant plus encore l'authenticité des coutumes équestres de l'île.
Le calendrier des fêtes équestres commence en juin à Ciutadella, où se
déroulent les fêtes de Sant Joan (Saint-Jean), qui sont sans nul doute les plus populaires et
les plus connues. Les festivités se terminent à la mi-septembre avec la fête de
Sant Nicolau de Es Mercadal, qui a lieu juste après celle de Maó en l'honneur
de la Vierge de Gracia.
Étalons pure race minorquine
Traditionnellement, les cavaliers et leurs écuyers sont tous
vêtus du costume de just (des hommes justes) en blanc et noir. Ils chevauchent
des étalons, pour la plupart de pure race minorquine, en formant une longue
cavalcade qui longe les rues principales et les places du village. Au cours des deux jours de fête, le cortège suivra un
protocole strict alternant entre des actes religieux et des moments de
recueillement intime. Mais aussi des moments d'explosion de joie festive en
groupe - surtout pendant les joutes équestres, sur la place principale, au cours
desquelles cavaliers, chevaux et public participent tous au spectacle dans une
ambiance particulièrement festive et conviviale !
Chevaux à la robe d’ébène
Nous sommes nombreux à rêver de chevaux à la robe toute noire…
Vous pensez sans doute au Frison ou au Mérens, mais connaissez-vous le cheval
de pure race minorquine ? Moins répandu en France, il fait néanmoins
aujourd’hui l’objet d’une sélection rigoureuse par des éleveurs passionnés,
sous l’égide d’une association de race officielle.
Joyau de l’île de Minorque, ce magnifique cheval noir est
réputé noble, courageux et fier. Son origine est très ancienne puisque elle
remonte à près de 7 siècles. En effet, au XIVème siècle, le roi Jaume II de
Minorque veut constituer une cavalerie de guerre, faite de chevaux agiles,
maniables, rapides et souples. Ils devaient avoir un mental sans faille pour
affronter l'ennemi dans des combats impressionnants.
Croisements avec le PRE
Il va donc utiliser les
agiles petits chevaux noirs autochtones de l'île et effectuer des croisements
avec le genêt d'Espagne (l'ancêtre du PRE, Pure Race Espagnole) ainsi que des
chevaux Pur-Sang Arabes et Barbes issus des invasions. Plus tard, l'île sera
occupée par les Anglais qui viendront, avec leurs chevaux Pur-Sang Anglais,
ajouter au patrimoine génétique des Minorquins.
On retrouve aujourd'hui toutes ces influences dans la
morphologie et le mental du Pure Race Minorquine : c’est un cheval très agile,
maniable, rapide et souple. Il est doté d’un excellent mental, joyeux et
confortable sous la selle. Très proche de l’homme, il s’avère un excellent
compagnon dans bien des disciplines : à l’obstacle, il est sensible et aux
ordres ; en dressage, c’est un cheval brillant et souple, capable de
rivaliser en haut niveau avec les « grands » de la discipline.
A l’attelage, c’est un cheval polyvalent qui se classe bien en
compétition ; en spectacle, il est fier, froid dans sa tête et très
participatif devant le public : enfin, en randonnée, il est très apprécié
car c’est typiquement un « cheval de tête », courageux et très sûr en
extérieur.Au niveau de la taille, vous avez le choix : son
standard exige une hauteur comprise entre 1,51 m et 1,70 m, voire plus, au
garrot. En revanche, pour la couleur de robe, le choix ne se pose pas :
noire, noire et uniquement noire
25ème anniversaire de la Biosphère
Cette année 2018, l'île de Minorque fête son 25ème anniversaire de reconnaissance par l'UNESCO au titre de réserve de Biosphère. A ce titre, les activités humaines y sont poursuivies de manière compatible avec la conservation des ressources naturelles et de l'héritage culturel.
Le cheval roi des fêtes patronales
Le roi Jaume II serait aussi à l'origine des fêtes et joutes
équestres, dont la tradition perdure toujours sur l'île. Elles attirent chaque
année un public nombreux, et le cheval de Pure Race Minorquine en est l'acteur
central ! Voici un petit descriptif des plus populaires :
Fêtes de Ciutadella, dites fêtes de la Saint-Jean
Elles ont lieu les 23 et 24 juin, et le dimanche précédent.
Il s’agit des fêtes les plus traditionnelles et emblématiques de Minorque, leur
origine datant du début du XIVème siècle. Aujourd’hui comme par le passé, les
fêtes débutant par le même rituel : la confrérie du saint se dirige à
cheval, en pèlerinage, vers un petit ermitage rural (actuellement Sant Joan de
Missa) pour honorer son patron.
Une cavalcade endiablée
La plus grosse partie de la qualcada (défilé ou cortège à
cheval) est formée par les cavallers (cavaliers chevaliers), qui sont des
paysans de tous âges. Les caixers (cavaliers caissiers, quant à eux,
représentent les différentes classes sociales de leurs origines : église
(Caixer Capellà ou Chapelain), noblesse (Caixer Senyor), artisans (Caixer Casat
– mariés et maîtres d’un métier manuel) - et Caixer Fadrí – apprentis,
célibataire, provenant soit de la campagne soit de la ville), et paysans
(Caixers Pagesos). Le fabioler (concierge municipal), monté sur la somereta
(âne), guide la qualcada au son du tambour et du fabiol (flûteau), au rythme de
notes caractéristiques.
Les autres fêtes patronales équestres
Même si les fêtes de la Saint-Jean sont les plus populaires et les plus attractives sur le plan touristique, les autres festivals équestres qui abondent dans d'autres villages de l'île, entre juin et septembre, sont tout aussi intéressants et spectaculaires ! Citons, entre autres :
Fêtes de la Mare de Déu de Gràcia de Mahón
Les fêtes avec un spectacle de chevaux en l'honneur de la
Vierge de Gracia ont lieu les 7 et 8 septembre. Très colorées et animées, ces
fêtes patronales de Maó sont célébrées depuis 1890, moment où le conseil
municipal a décidé d'ajouter aux actes religieux en honneur à la Patronne de la
ville d'autres éléments civiques – notamment la fameuse qualcada (cavalcade).
Le carillonnement des cloches à quatre heures de
l'après-midi annonce le début des fêtes : cela commence par le replec
(collecte) et la promenade des chevaux et cavaliers dans les rues de Maó,
jusqu'au moment des completes (prières de soir-nuit) dans l'ermitage de Gracia.
Plus tard, lorsque le cortège se dirige à cheval jusqu'à la place de la mairie,
nous assistons au spectaculaire et long jaleo (chahuts) de nuit.
Parmi les événements à ne pas manquer, il faut mentionner le
jaleo matinal sur la place de la mairie et, en après-midi, les émouvantes et
colorées corregudes (courses de chevaux) dans le Cós de Gracia.
Fêtes de Sant Lluís
Cette fête est d'origine religieuse et remonte à la
fondation de l'Église, lorsque les membres de l'obrería (caixers) organisaient
des actes protocolaires en l’honneur du saint qui, à partir de 1825, est devenu
également le patron du village.Dédiés à Sant Lluís (Luis IX, roi de France), elles ont lieu
le dernier week-end du mois d'août.
Défilé de carrosses attelés
Les événements festifs les plus importants
sont ceux où des chevaux, des caixers et des cavallers (cavaliers) parcourent
les rues et les places du village avant les actes religieux programmés. Lors
des spectaculaires jaleos, tous sautent parmi la foule, au rythme de la
musique. A voir aussi : le défilé de carrosses attelés à des
chevaux de pure race minorquine, le dimanche, où les villageois donnent libre
cours à leur imagination et à leur bonne humeur.
Fêtes ferreries, San Bartolomé
Ces fêtes ont lieu le 23 et le 24 août. L'origine remonte au
début du XVIe siècle, date de création de la paroisse de Sant Bartomeu (Saint
Bartolomé), aujourd'hui connu sous le nom de Ferreries (forges - un nom
intimement lié à l'occupation primitive des habitants de l'ancienne paroisse).
Selon les documents dont on dispose, depuis 1704, la fête
est célébrée avec des chevaux ! Des cavaliers et leurs écuyers (avec des
vêtements du XIXème siècle) continuent à faire la cavalcade en groupe. Monté
sur un âne, un personnage singulier joue de la flûte et du tambour pour
accompagner une chanson populaire qui avertit de l'arrivée de la cavalcade du
chevalier et de ses écuyers.
Bougies et chandelles allumées
Une des particularités de cette fête est le partage de
chandelles entre les voisins du village, effectué par des cavaliers qui
participent à la cavalcade. Ces cavaliers circulent à pied, en groupes de deux
dans tout le centre du village. La légende dit qu’il faut laisser les bougies
et les chandelles allumées pour préserver du mal pendant les sombres nuits
d'hiver et les nuits de tempête…
Fêtes de Sant Climent
Au cours de la troisième fin de semaine du mois d'août, cet
historique centre urbain lié à la municipalité de Maó célèbre ses fêtes en
l'honneur de Sant-Climent avec chevaux et jockeys.La structure des événements traditionnels est la même que
pour les autres fêtes populaires de Minorque, bien que la spécificité locale
leur confère un cachet particulier qui les distingue des autres.
Chevaux et cavaliers arrosés !
Ainsi, aux
jaleos et replecs (réunion de tous les participants au cortège de chevaux et de
cavaliers) communs à toutes les fêtes patronales de Minorque, on ajoute pour
les fêtes de Sant Climent une activité ludique d'origine plus récente qui, avec
les années toutefois, est déjà considérée comme une tradition : le remojón,
arrosage collectif et populaire - clou magnifique et rafraîchissant de la fête,
vécu avec intensité en pleine canicule et très apprécié des chevaux !
Les fêtes de Sant Gaietà de Llucmaçanes
Dépendant de la commune de Maó, dans le centre historique de
la localité de Llucmaçanes, les fêtes patronales ont lieu durant le premier week-end
du mois d'août. Il s’agit d’une cavalcade de chevaux et de cavaliers qui suit
les protocoles marqués par les actes civiques-religieux se déroulant autour de
l'église de Sant Gaietà (San Cayetano). La tradition insiste sur l'hospitalité
des habitants, toujours disposés à en faire profiter le visiteur qui souhaite
participer à la fête.
Fêtes de Sant Cristòfol de Es Migjorn Gran
C’est à la fin du mois de juillet, ou au début du mois
d’août, que les chevaux parés, montés par les caixers et cavallers (cavaliers),
font leur apparition. Durant ces journées, le petit village abandonne sa
tranquillité coutumière pour se remplir de musique et de joie. La veille, en soirée, ont lieu les premiers cris et
applaudissements sur une place aux dimensions réduites. L’homme et le cheval y interprètent,
à l’unisson, une joyeuse symphonie. C’est un show particulièrement festif, au
son de la samba.
Fêtes de Sant Jaume de Es Castell
Es Castell, connu également sous le nom de Villacarlos, est
un vivant exemple de coexistence réussie entre les anciennes et les nouvelles
traditions équestres. Elles sont célébrées les 24 et 25 juillet, coïncidant
avec la date de la fête du saint patron de la localité, San Jaime. Les rues de la ville sont prises d’assaut par
les chevaux et leurs cavaliers, mais aussi la foule qui vient participer aux
typiques cris et applaudissements emplissant la place.
Fêtes de Sant Antoni de Fornells
Les typiques jaleos (chahuts) se déroulent sur la place de
S'algaret, en plein centre du port de pêcheurs, avec le bleu de la mer en fond
de scène et la douce brise du Nord. Dans cette petite localité côtière au Nord
de l'île, les fêtes patronales ont lieu le quatrième week-end de juillet. Au
cours de ces deux jours s'organise une chevauchée ou cavalcade (qualcada) comme dans le
reste des villages de l'île.
Fêtes Mercadal
Elles ont lieu pendant le troisième week-end de juillet. Au
début du XXème siècle, la structure de la qualcada (cavalcade) était déjà
pratiquement composée des représentants des secteurs qui jouaient un rôle
important dans les sociétés traditionnelles des siècles derniers. Il s'agit des
caixers Sobreposat (célibataires), Casat (mariés), Pagès (paysans), Capellà (prêtres)
et Batlle (maire). Le fabioler et les autres cavallers (cavaliers) les
accompagnent.
Le "jaleo", clou du spectacle équestre
La fête commence vers cinq heures de l'après-midi du samedi
par le carillonnement des cloches et le début du replec (rappel), réunissant le
fabioler et les autres participants à la cavalcade. Le soir se tient le premier
des deux jaleos qui caractérisent les fêtes patronales de Minorque. Le jaleo est le point d'intensité maximal de la fête :
c’est le moment où les chevaux, les cavaliers et le public sautent et dansent
au son de la musique.
Pour en savoir plus sur Minorque,
consultez le site officiel de l'Office de tourisme
Et plus spécifiquement les pages sur les fêtes équestres
Plus d’infos sur la race minorquine sur le site du Syndicat national France de chevaux de pure race minorquine
Infos sur Minorque reconnue réserve de Biosphère