
Race : le lusitanien, joyau du Portugal
Une élégance naturelle, un
caractère souple, une grande capacité d’apprentissage… Le pur-sang lusitanien, autrefois appelé "portugais", cumule bien des qualités appréciée par les cavaliers d'extérieur comme les cavaliers classiques.
Première race étrangère en France
C’est la plus importante
des races étrangères reconnues en France, très recherchée pour le dressage et
le spectacle.

Morphologie
"Tout rond de partout" ! La
morphologie du lusitanien, effectivement tout en rondeur, lui confère une rare
élégance sous la selle. On comprend pourquoi, durant des siècles, il fut la
race de prédilection des rois et des écuyers – avec son « cousin » le
Pure Race Espagnole. Longtemps, ces deux races ont été confondues et réunies
sous l’appellation « andalou ». C’est seulement à la fin des années
1980 qu’elles ont eu droit chacune à une appellation et un stud-book distincts.

Si le lusitanien partage avec le PRE les allures baroques,
la queue attachée bas et les crins abondants, il s’en distingue par sa croupe
plus avalée et son profil convexe (tête « busquée »). C’est un cheval
fait dans un carré, « en montant », ce qui lui permet d’abaisser les
hanches. Il peut ainsi « passer sous lui », monter du devant et engager
à fond…

Cette morphologie, qui le prédispose au rassembler, fait de lui l’un
des meilleurs chevaux de dressage au monde. On dit aussi de lui qu’il a
« de l’air sous le ventre » ! Il possède de grandes jambes et
une belle sortie d’encolure. Le rein est court, permettant au cheval, lorsqu’il
plie son dos, de ne pas être gêné pour se mettre en avant. Les membres sont
secs et musclés, offrant une belle impulsion. L’harmonie générale qui découle
de cette morphologie se ressent dans les allures qui font la réputation du
lusitanien : à la fois souples, brillantes et naturellement relevées…

Caractère
Le caractère du lusitanien est à l’image de sa
morphologie : souple et équilibré ! Ce qui pourrait surprendre à
première vue, car c’est un cheval qui a beaucoup de sang. Comme le pur-sang ou
l’arabe, le lusitanien est un « guerrier » : ardent, généreux,
énergique… Ce qui ne l’empêche pas d’être gentil et proche de l’homme. Sensible
aux aides, très concentré, il fait le bonheur des cavaliers expérimentés
(soyons honnêtes, compte tenu de son potentiel, ce n’est pas vraiment un
« cheval de débutant »).

Très fin à monter, il exige en retour un
cavalier lui-même fin et délicat. D’un naturel doux et respectueux, il est
réputé plutôt facile à débourrer, et il apprend vite. Enfin, et ce n’est pas la
moindre de ses qualités, le lusitanien est particulièrement sociable avec ses
congénères. C’est d’ailleurs l’une des races où l’on trouve le plus de chevaux
gardés entiers par leur propriétaire – un vrai bonheur, à condition que ce
dernier ait les compétences suffisantes.

Pour quelles
disciplines ?
- Historiquement, le lusitanien reste le cheval de tauromachie par excellence, une discipline qui requiert des équidés
avec beaucoup de sang. Au Portugal, l’élevage du lusitanien est indissociable
de celui des taureaux. En France, nous sommes beaucoup moins axés sur la
tauromachie mais les éleveurs perpétuent cet héritage de sélection. Le lusitanien
reste un cheval de travail : il possède dans ses gènes la capacité d’être
un véritable partenaire, d’où son aptitude à l’équitation portugaise, une « discipline de culture et de
tradition » récemment mise en place par la FFE. Se pratiquant uniquement
avec des lusitaniens, celle-ci exige des qualités de dressage, de souplesse et
de docilité qui font honneur à la race.

- Compte tenu de sa morphologie, c’est le dressage qui est aujourd’hui la discipline de prédilection du
lusitanien. Ainsi que le jugeait le grand écuyer portugais Nuno Oliveira, il
est l’archétype du parfait cheval de haute école. Ses allures gracieuses font
sensation - même si, à l’instar du PRE,
cela n’a pas toujours été facile à admettre pour les juges ! Que ce soit
pour vous faire plaisir à la maison ou pour sortir en compétition (le
lusitanien est reconnu par les Haras nationaux depuis 1998), cette race pourra
vous combler tout autant qu’un grand cheval allemand ou hollandais… Et elle
sera plus facile à trouver en France,
car l’élevage français connaît un engouement croissant (et pas seulement
dans le sud du pays, comme ce fut longtemps le cas).

- Comme le PRE, le lusitanien est abondamment représenté dans le cinéma et le spectacle équestre. Sa beauté, son élégance et son grand cœur sont
très prisés des artistes les plus fameux - à l’image de Frédéric Pignon et
Magali Delgado, qui ont fait connaître le lusitanien partout en Europe, au
Canada, aux Etats-Unis…
- Le lusitanien peut aussi faire un très bon cheval d’attelage, que ce soit en loisir ou en
compétition. Il dispose en effet des
qualités requises pour cette discipline exigeante : le mental stable, la puissance,
le chic et le brillant des allures…

- Enfin, en dépit de sa réputation de cheval de dressage avant tout, bien
des cavaliers aujourd’hui se régalent en équitation
d’extérieur avec un lusitanien. N’oublions pas que c’est à l’origine un
cheval de travail, habitué à vivre au grand air ! Bien dressé, il fera (sous
la selle d’un bon cavalier, car ce n’est pas un « petit cheval de
loisir ») une monture de choix pour des promenades ou randonnées à la fois énergiques et
confortables. Quel plaisir, en effet, de chevaucher plusieurs heures durant
sans fatigue avec un équidé aussi souple et équilibré que le « lusi » !

Parole
d’éleveur : « Nous
élevons des chevaux lusitaniens dans le sud de France, essentiellement pour le
dressage et le spectacle équestre. Nos deux filles, Magali et Estelle, sont elles-mêmes
artistes. Mais depuis toujours, toute la famille prend aussi un immense plaisir
à sortir en extérieur avec nos chevaux. En balade, le lusitanien a de l’énergie
à revendre, il est très en avant… mais s’il croise un sanglier, il ne bouge
pas ! C’est un cheval qui a du
sang, mais qui est réfléchi ». Ainsi s'expriment avec fierté Joëlle et Pierre Delgado , dont l'élevage situé dans le Vaucluse est l'un des plus réputés de France.
Merci aux photographes Céline Bissat, Sue-Ellen Levêque, et Mégane Duburcq pour leurs splendides photos de lusitaniens !
Photo édito : ©Céline Bissat

Une partie de ce texte est issue du livre Choisir son cheval : quelle race pour quelle discipline ? , aux Editions Vigot
Egalement disponible sur la librairie équestre en ligne Equibooks

Un autre beau livre à conseiller, avec de très belles photos de Thierry Ségard :
Le cheval lusitanien, par Laetitia Boulin-Neel (éditions Larivière)
Partez au Portugal faire un stage de dressage classique avec Cheval d'Aventure
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