Marie Mura, championne de working cow horse

Marie Mura, championne de working cow horse

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Depuis qu’elle a découvert le working cow horse, Marie Mura accumule les victoires et vise un nouveau titre de championne de France dans cette spectaculaire  discipline western directement issue de l’équitation de travail, 

La passion du tri de bétail 


A 33 ans, Marie Mura est comblée : championne de France de working cow horse en 2013 en « Novice Horse Non-Pro »,  vice-championne en 2017… avec une pause bébé entre les deux !

Marie Mura
Marie Mura est l'une des rares cavalières françaises performantes en roping @Blog Cheval d'Aventure

Très vite, cette cavalière passionnée a repris le chemin des écuries et de la compétition western, remportant déjà toutes les épreuves de working cow horse du premier semestre 2018.  Entre deux entraînements et deux concours, elle  a répondu à nos questions :

As-tu toujours été cavalière d’équitation western ? 
Pas du tout, j’ai une formation classique ! J’ai commencé à monter vers 10 ans, et j’ai fait du complet jusqu’à mon coup de cœur pour l’équitation western. C’était à Cheval Passion, en Avignon, lors d’un concours de barrel race avec un magnifique cheval palomino… Du coup, à 21 ans, j’ai acheté mon premier cheval américain, un Paint Horse que j’ai mis en pension chez William Coulomb.

Une discipline équestre de tradition


Et là, avec William, j’ai découvert le travail du bétail : tri de bétail, team penning, team roping…Puis j’ai acheté un Quarter Horse de 2 ans ½, I’m Billy Kid, qui venait d’Italie et qui a été mon premier Quarter de reining.


Chaque été, en Ardèche, la belle Marie porte le drapeau au Festival Equiblues © Julie Pla
Chaque été, en Ardèche, la belle Marie porte le drapeau au Festival Equiblues © Julie Plas

I’m Billy Kid, un nom sacrément évocateur ! A-t-il été à la hauteur de tes attentes ?
Oui, c’est vraiment le premier cheval avec lequel j’ai évolué en compétition : NRHA, French Futurity à Equita’Lyon… Et c’est avec lui que j’ai été championne de France de working cow horse, en Non-Pro car je ne suis pas professionnelle. 

Du herd work au cow work


Parle-nous de cette discipline du working cow horse, moins connue en France que le reining ou le cutting. En quoi consiste-t-elle ?
Je suis allée faire des stages en Italie pour progresser. C'est une discipline très complète puisqu’elle rassemble le « herd work » (tri d’un veau dans le troupeau), le « reined work » (pattern de reining) et le « cow work » (travail du veau en cavalier seul, dans l’arène). C’est l’équivalent du complet : comme en classique, il faut un cheval polyvalent ! 


@Blog Cheval d'Aventure
Le cow horse s'inspire des vrais cowboys américains  comme celui-ci ! @Blog Cheval d'Aventure

En quoi le working cow horse est-il une équitation de tradition ?
Le working cow horse est très inspiré de l’équitation ibérique : de toutes les disciplines western c’est celle qui est la plus proche de la doma vaquera dans les arrêts, les pirouettes, le travail de la vache… Le cavalier de cow horse, c’est un cow-boy.  Et le cheval de cow horse, à la base c’est un cheval de ranch. En reining on voit parfois des cowboys en baskets, pas en cow horse qui est marqué par une forte tradition. 

Un cheval de ranch polyvalent


Qu’est-ce qui te plait tant dans le working cow horse, par rapport aux autres disciplines western ?
Ce que j’aime, c’est que ça demande vraiment des chevaux dressés. A la base, c’est un cheval de ranch. Dans le travail du bétail, le working cow horse, c’est vraiment l’élite parce que ça allie le dressage et l’équitation de travail. Un cheval de cow horse, ce n’est pas un mauvais cheval de reining ou de cutting !

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Marie Mura  prend plaisir à véhiculer les valeurs et l'esprit western © Julie Plas

Il paraît que c’est une discipline très respectueuse du bien-être du cheval ?
Oui, et c’est ça qui me plait. On n’abime pas les chevaux en working cow horse, parce que les classes sont particulièrement bien adaptées aux différents chevaux. Il y a des classes snaffle bit, hackamore + bosal, hackamore + bride, « 4 reins »… Le règlement est très strict, en Europe notamment, on fait vraiment tout pour économiser les chevaux.

Priorité à la protection  des animaux


Tous les ans, il y a un séminaire avec un examen pour les juges. La priorité, c’est la protection et l’état des animaux. Dans l’arène, le juge n’hésite pas à siffler, il demande à changer la vache ou changer le cavalier… La vache ne passe qu’une fois pour le herd word, et deux fois pour le fence work. En moyenne, on compte 2 vaches ½ par cavalier et par week-end. 

La discipline semble prendre un réel essor en France ?
Clairement, grâce à Didier Michalak qui a fait venir la discipline pour les French Futurity à Lyon. Il y a une association européenne très dynamique, ERCHA (European Reining Cow Horse Association), basée en Italie et présente en France, Allemagne, Suède, Norvège, Pologne, Hongrie… Son président, Marcus Schopfer, est un grand champion du monde de reining et de working cow horse. En France, la discipline est récente mais depuis 3 ans il y a vraiment un gros boom. 2018 offre plus de compétitions que jamais, il y a une cinquantaine de cavaliers dans le circuit ERCHA.

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Deux magnifiques Paint Horse, l'une des trois races western officielles   © Julie Plas

Mais pour pouvoir pratiquer cette discipline, il faut des vaches !
Tout à fait,  et tous les centres d’équitation western n’en ont pas ! Nous avons la chance d’avoir nos propres vaches chez nous, aux écuries de Saint-Pierre du Will Roping Ranch (Valréas, Vaucluse). C’est du travail, il faut aller visiter les marchés aux bestiaux, acheter des vaches, entre 12 et 18 mois maximum….

Black Angus ou Herefords


Pour le working cow horse, elles doivent être « fraîches » ! Elles peuvent être de diverses races : Charolaises, Aubrac, ou même américaines comme Black Angus ou Herefords. Un troupeau de 10 à 15 vaches est nécessaire, et il faut les renouveler. 

Y a-t-il autant de filles que de garçons ?
Oui, et ça fait plaisir parce que c’est une discipline qui demande du courage pour aller à la vache ! Comme le concours complet… D’ailleurs, en cow horse  je retrouve les mêmes sensations, la même adrénaline. Ah, ce moment où il faut doubler la vache le long de la fence (barrière) pour la faire changer de sens… ! 

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En équitation western, les cowgirls n'ont rien à envier aux cowboys ! © Julie Plas

Tu as un nouveau cheval, quelle relation as-tu avec lui ? 
MRE Little Smoke est un  Quarter Horse de 5 ans, né en France, et ça se passe vraiment bien entre nous…  Il a beaucoup de caractère mais j’arrive à le canaliser, je pense que c’est grâce à ma patience et ma douceur. Il me fait confiance, on s’entend super bien tous les deux, Avec lui, je vise le titre de championne !  

Comment organises-tu tes journées ? 
Comme je travaille toute la semaine (Marie est gérante d’un salon esthétique à Grillon, dans le Vaucluse, Ndlr) et que je suis maman, je récupère mon fils à 18 h 30 et je pars direct aux écuries. J’entraîne mes chevaux 5 soirs par semaine et le week-end.

Stages bétail au Will Roping Ranch


Quand il y a des stages au Will Roping Ranch, je fais aussi à manger pour les cavaliers, les stagiaires… C’est un gros investissement ! Et les vacances, eh bien il n’y en a pas puisqu’elles sont consacrées aux chevaux. Je fais un peu de spectacle aussi, j’ai participé aux « Crinières d’Or » en Avignon, et chaque mois d’août en Ardèche  je fais partie de l’équipe du Festival Western et Country « Equiblues ». 

William Coulomb, avec lequel  Marie  partage sa passion  © Greg Niro

Dernière question :  où trouves-tu cette incroyable énergie pour tout mener de front - travail, vie de famille, chevaux... ?
Ma force, c’est mon homme ! (William Coulomb, désormais son mari et le père de son fils Mathias, Ndlr). On partage notre passion de l’équitation western et du cheval de ranch depuis toujours. En France, William est l’un des seuls à faire à la fois du roping,  du working cow horse, du bétail et du reining.  

Merci aux photographes ©  Julie Plas et Greg Niro. Tous Droits Réservés.  


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