Le TREC en France, une épreuve sportive d'extérieur
Issu du milieu de la randonnée équestre, explorez les origines et les
épreuves du TREC.
L'origine du TREC
Pour ceux qui ne connaissent pas cette discipline, que signifie les
initiales T.R.E.C ? C'est une Technique de Randonnée Equestre en
Compétition, mais plus connue sous le nom abrégé de "TREC". En
anglais le mot "trek" signifie "randonnée" et en arabe "chemin".
Le tourisme équestre se développe car on valorise de
plus en plus le cheval en randonnée. En France, le TREC voit le jour dans
les années 1980 grâce à un groupe de cavaliers randonneurs désirant évaluer leur
chevaux et leurs compétences équestres sur des épreuves de randonnée. La
discipline équestre est alors toute récente. Le sigle lui-même a été inventé en
1987 par l'Association Nationale de Tourisme Équestre.
En
1988, à poney ou à cheval, quatre épreuves apparaissent en pleine nature,
valorisant le couple cavalier-cheval. La discipline se développe en France et à
l'étranger. Des championnats de coupe d'Europe et du monde sont organisés.
Depuis le début jusqu'à aujourd'hui, près de 1700 épreuves de TREC ont été organisées en France.
Le principe du TREC
Actuellement, le TREC, se divise en trois épreuves :
- un Parcours d'Orientation et de Régularité (POR).
- un Parcours en Terrain Varié (PTV).
- et la Maîtrise des Allures (MA).
Le couple cavalier-cheval s'évalue et essaye de gagner des points avec
ces différentes épreuves. Avant l'épreuve, le jury s'assure que le harnachement du cheval et la
tenue du cavalier soient correctes et adaptés à la discipline. Le cavalier
présente son matériel et les raisons de son choix. À la fin
de cette épreuve, une note est attribuée. Il faut donc bien connaître son
cheval et son équipement !
En quoi
consiste ces épreuves ?
Le parcours d'orientation et de régularité (POR)
Il s'agit d'un itinéraire imposé en pleine nature variant de 5 à 40 km
(selon le niveau du parcours) et une vitesse demandée entre 5 et 12 km/h. Certaines
épreuves peuvent même se réaliser de nuit si le cavalier a les capacités
suffisantes.
Avant le départ, le cavalier découvre l'itinéraire en salle des cartes
et il dispose d'une vingtaines de minutes pour retracer l'itinéraire sur une
carte vierge.
Pas de temps à perdre ! Le concurrent peut commencer son parcours à
l'air libre. D'ailleurs, le cavalier n'a pas l'autorisation de s'aider d'un GPS
ou d'un téléphone, simplement une carte ou une boussole sont admises. Tout le
long de l'épreuve, des points de contrôles sont positionnés comme par exemple l'heure
d'arrivée du couple cavalier-cheval (attention car tout écart peut vous coûter cher, voire des points de pénalités).
Le parcours en terrain
varié (PTV)
Il regroupe différents exercices liés à l'équilibre et la technique du
cavalier (positions et actions) ainsi que sur le dressage du cheval (confiance,
à l'écoute).
On cite 12 à 18 difficultés naturelles ou simulées que l'on rencontre en
randonnée équestre. Sur une distance de 2 à 5 km elles doivent être réalisées
sur un délai imparti, comme par exemple un tronc à enjamber, des fossés à
franchir, la traversée d'une passerelle,...
À
noter que les exercices, jugés sur 10 points, doivent être tentés au moins une
fois.
La maîtrise des allures
(MA)
Cette activité consiste à montrer qu'un cavalier en extérieur peut
maîtriser son cheval. Sans sortir d'un couloir de 100 ou 150 m de long (selon
le niveau) x 1,50 m de long et sans rupture d'allure, l'aller doit se faire au
galop le plus lent possible et le retour au pas le plus rapide possible. À ce moment là,
vous avez 30 secondes et trois essais (et pas un de plus !) jusqu'à la
ligne d'arrivée.
Equipements
pour chevaux et cavaliers
En plus de vêtements classiques pour le cavalier (pantalon d'équitation,
bottes ou mini chaps, bombes, gants d'équitation...) chaque cavalier peut être en possession
:
- D'un licol épais et d'une longe,
- D'un gilet de signalisation,
- Une boussole (ça peut servir !),
- D'une carte des lieux,
- D'une lampe frontale,
- D'une corde ou d'une ficelle,
- D'un téléphone portable (en cas de problème),
- D'une trousse de secours (pour le cavalier et le cheval) et le nécessaire pour la maréchalerie,
- Un tapis à poche, dit "tapis de randonnée équestre" (car les sac à dos n'est pas très pratique pour certains exercices),
- De sa licence et de sa carte d’identité,
- Des papiers d’identification du cheval.
Pour le cheval, un matériel basique suffit. Pensez à bien vérifier
l'état du matériel car vous n'avez pas le droit de changer pendant l'épreuve.
Interview - Le TREC en Bretagne
Cheval d'Aventure organise une randonnée d'initiation au TREC en Bretagne, notre prestataire a répondu à quelques questions :
Pouvez-vous
vous présenter ?
Géry, je suis accompagnateur de tourisme équestre
depuis plus de 20 ans et organise des randonnées en itinérance avec une
cavalerie de chevaux de sports.
Pourquoi
proposez-vous cette discipline équestre ?
J’ai découvert cette discipline quand je dirigeais
une écurie de propriétaires en Essonne orientée tourisme équestre. J’ai ainsi
participé au concours du Pégase, TREC départemental organisé par le CDTE de
l’Essonne à plusieurs reprises.
Arrivé en Bretagne en 2012, j’ai noté que cette
discipline restait très marginale sur le secteur où je me suis implanté. Après
avoir organisé un premier cycle de formation destiné à des cavaliers qui
souhaitent découvrir la randonnée équestre en itinérance (stage d’initiation à
la randonnée équestre) j’ai mis en place un stage de découverte de cette
discipline.
Pour moi, il s’agit d’un véritable outil
pédagogique pour la relation cavalier-cheval. À une
époque où l’on parle à tord et à travers d’équitation éthologique, sans
réellement en mettre en œuvre les principes, j’ai opté pour cet outil afin de
transmettre le respect du cheval dans la relation du couple cavalier-cheval. Le
cavalier doit apprendre à gérer ses propres émotions avant de devenir le repère
de son équipier : savoir attendre, prendre son parti d’un refus d’un
exercice. Il doit également développer sa capacité à l’observation pour
comprendre pourquoi tel cheval ne peut répondre à tel exercice. Toutes ces
compétences sont pour moi les bases
utilisées en TREC. Il s’agit bien d’une "initiation au TREC" et non "d’un
coaching pour gagner à tout prix un concours". Mon maître mot est d’abord
en direction du cavalier : "connais-toi toi-même".
Quelle est la particularité du TREC en Bretagne ?
Il existe quelques concours sur
l’année organisés hors département du Finistère où nous sommes implantés. Malheureusement
très peu de structures organisent des séances d’entrainement au TREC en
Bretagne. Cette discipline peut être pratiquée grâce à des stages organisés
quelques week-end par an et destinés à des cavaliers propriétaires.
Quelle
sont la/les races de chevaux montées pour le TREC en Bretagne ?
Il n’y a pas de race type montées en Bretagne.
Combien
de temps dure ce stage de TREC ?
Le stage que nous avons développé se déroule sur
une semaine de 5 jours, du lundi au vendredi.
Quel
niveau équestre faut-il pour cette activité ?
Il faut savoir conduire sa monture sur un parcours
aux difficultés variées, avoir un bon équilibre, pouvoir mener son cheval rênes
longues et être à l’aise aux trois allures.
Comment
se passe les stages de TREC ?
Nous offrons un panorama des 3 épreuves réalisées
en TREC : le parcours en terrain varié, le parcours d’orientation et de
régularité et la maîtrise des allures.
Le cavalier se voit confier un cheval avec lequel
il va progresser toute la semaine. Le stage débute par une présentation du règlement
officiel de la FFE car qui dit concours dit évidemment réglementation. Cette
approche permet de poser les grandes lignes du TREC et des objectifs à
atteindre pour participer à un concours.
Nous présentons également les difficultés du PTV
que les cavaliers pourront expérimenter sur notre parcours. Ainsi ont ils une
première approche de ce qui leur est demandé. Cette présentation magistrale est
doublée d’une présentation sur site où avec leur cheval en main, ils vont
repérer leur espace d’évolution. Ce premier travail à pied est primordial dans
l’instauration de la relation cavalier-cheval. Le cavalier doit apprendre à se
positionner aux côtés de son partenaire tout en lui indiquant la direction et
les mobilisations nécessaires au franchissement. Pour les cavaliers peu
habitués à l’équitation de pleine nature, il est parfois difficile de laisser
libre l’encolure du cheval ou de comprendre l’intérêt de son balancier … Je
vous indiquai mon premier maître mot plus haut : « connais-toi
toi-même », le second pourrait être : « lâches prise et fais
confiance ».
Pour aider les cavaliers à se relâcher nous
essayons de les outiller au maximum pour qu’ils puissent être à l’aise dans des
domaines techniques : la lecture de carte en premier lieu. L’arrivée des
GPS et smartphone a eu raison de nos aptitudes à la lecture du paysage. Alors
nous apprenons à lire, comme un alphabet et à enchaîner lecture de carte et
lecture du paysage. Nous proposons également des jeux de mémoire et
d’orientation pour faire ré émerger ce sens que chacun d’entre nous possède.
Une fois à l’aise en orientation, le cavalier peut davantage se consacrer à la
partie technique du POR : la régularité et trouver des astuces
personnelles pour corréler point où il se trouve, allure imposée…
Nous plongeons très rapidement dans la table des
allures pour familiariser le cavalier avec la vitesse imposée.
Vient enfin la maîtrise des allures. Nous
effleurons cette épreuve qui est plus facile à travailler.
Le stage s’achève sur un TREC de Club 1.
Pourriez-vous
décrire une journée type ?
Premier point important, les cavaliers sont en
vacances. Ce stage ayant pour but une découverte du TREC se déroule avec des
horaires souples et avec un parti pris totalement ludique.
Après un solide petit déjeuner vers 8h30, et les
soins aux chevaux, nous démarrons pour les 3 premiers jours par des séances
théoriques permettant en premier lieu de découvrir les aspects réglementaires
du TREC, puis la lecture de carte et enfin la corrélation entre tracé et
maîtrise des allures. Afin de mettre en pratique la topographie, les cavaliers
sont invités chaque jour à tracer sur une carte le parcours réalisé autour de
la ferme. Nous avons la chance de disposer autour de la ferme de nombreux
chemins variés permettant une mise en situation chaque fois différente.
La dernière partie de la journée est consacrée aux
difficultés du PTV. Les cavaliers, comme je l’ai indiqué plus haut sont d’abord
invités à une reconnaissance à pied des dispositifs. Au cours de la semaine,
ils vont s’essayer à franchir les dispositifs à des allures différentes d’abord
en groupe puis en solo. Ce dernier point leur permet de mesurer les progrès
effectués durant la semaine. Je ne le dirai jamais assez : pour moi le
TREC vise à évaluer la relation cavalier-cheval. Notre cavalerie a pour
activité principale la randonnée donc un travail en groupe. Vous ne pouvez
imaginer l’effet produit sur l’image de soi du cavalier quand au terme de la
semaine il parvient à emmener seul son co-équipier. Ce dernier le reconnaît
suffisamment comme leader pour se détacher de son groupe naturel.
Ce stage
s'effectue seul ou en équipe ?
Le stage est une progression individuelle où la
cohésion du groupe permet de soutenir chacun. C’est une réponse de normand par
un cht’i !
En général les cavaliers apprécient de faire le POR
en équipe car chacun travaille l’axe du POR dans lequel il se sent le plus à
l’aise. Cela laisse davantage de disponibilité pour découvrir les autres
techniques mobilisées.
Pour le PTV, comme je le disais plus haut, au fil
de la semaine, les cavaliers s’envolent et découvrent des compétences qu’ils ne
soupçonnaient pas.
Avez vous
des anecdotes à nous raconter ?
La première concerne un cheval. Lorsque nous avons
débuté ces stages, les chevaux découvraient également la discipline.
J’ai pu, malgré mes quelques 20 années passées aux
côtés des chevaux vivre leur extraordinaire capacité d’apprentissage, si tant
est qu’on leur donne du temps et des consignes précises. L’un de mes chevaux de tête est un trotteur
excessivement impatient, qui ne supporte pas de rester immobile. Comme vous le
savez, l’une des difficultés du PTV est justement l’immobilité. Nous avons
commencé la découverte d’abord par une immobilité en selle, où il a vite établi
la relation entre ma voix et la posture imposée.
Dans ce type de discipline l’éducation à la voix du
cheval a toute son importance et j’habitue l’ensemble de ma cavalerie à des
consignes orales. À la fin de la semaine il pouvait rester immobile,
encolure descendue et position de repos 10 secondes dans son cercle.
Avec un autre cheval également, un merens croisé frison, visiblement peu
habitué au saut, nous avons sa cavalière et moi-même pu observer sa progression
au cours du stage.
Premier jour, nous n’avons pu lui faire franchir une haie vive de 40 cm.
Il se dérobait sans cesse, cassant son allure à quelques mètres de l’obstacle
et s’arrêtant devant. Nous avons entrepris ensemble de lui faire franchir à
pied. La haie étant constituée de plots de chantier de travaux publics il les bousculait
allègrement prenant visiblement un certain plaisir à ce chamboule tout.
L’autre
dispositif sautant de notre parcours est un tronc. Même blocage, même essai de
franchissement à pied. Nous avons au cours de la semaine répété l’exercice sans
mettre de contrainte au cheval. De par sa morphologie il ne deviendra pas un
crack du saut d’obstacle. Petit à petit il s’est détendu et a pu franchir le
tronc au trot, avec un saut peu élégant. Nous avons abandonné la haie vive sur
ce parcours, plus haut et moins naturel pour éviter qu’il ne prenne l’habitude
de jouer au chamboule tout.
Dernière anecdote. Une cavalière s’était vu confié un cheval portugais
de 12 ans, très proche de l’homme mais également stressé quand il n’est plus
avec sa bande. Les débuts d’évolution en solo sur le parcours du PTV furent
assez "rock n’ roll" avec des hennissements anxieux quand il
attendait son tour après la disparition de ses congénères. La cavalière,
assistée par ma conjointe, a dû mener plusieurs travaux de front :
d’abord sur elle-même pour ne pas se laisser submerger par ses émotions,
ensuite avec le cheval pour instaurer une relation où elle est arrivée à
absorber une partie de son stress afin qu’il se pose, puis à le mener sur le
terrain de PTV.
À la fin de la semaine, le couple cavalier-cheval a
pu évoluer sereinement sur le PTV sans que le cheval ne manifeste de stress à
être seul.
Intéressés par ce stage de TREC ? Plus d'info sur le site de Cheval d'Aventure : Stage d'initiation au TREC.
Lisez d'autres articles :