L'équithérapie - Les chevaux guérisseurs
Le cheval entretient une relation particulière avec
l'homme. Il est devenu un ami précieux et plus un simple animal de travail. Aujourd'hui,
on leur apporte une grande attention notamment avec la méthode de l'équithérapie.
Depuis quand le cheval est parmi les hommes ?
Mongolie, terre du cheval
Depuis de
nombreuses années, les chevaux nous ont toujours entouré dans notre
civilisation. Les premiers
chevaux apprivoisés remonte il y a 4000 ans en Mongolie. Ce n'est pas étonnant
que le pays soit décrit comme la "terre du cheval".
De nos jours,
la moitié des personnes de ce pays sont semi-nomades et élèvent des chevaux. Il
fait parti intégrante de la famille. C'est le pays du monde qui possède le plus
de chevaux par habitant. Le cheval
Mongol serait probablement la plus ancienne race domestiquée et il est à
l'origine de nombreux autres races d'Asie et d'Europe. Il est petit au garrot
mais ce n'est pas un poney.
Vif, habile et
endurant, il est polyvalent. Il représente un moyen de vivre pour le peuple et
un compagnon indispensable dans leur vie quotidienne. Il leur sert de moyen de
transport, il fournit du lait de jument, et parfois de la viande en hiver. 150
à 300 kg de lait est récolté, ce qui représente en moyenne 3 à 4 litres par
jour. Il permet d'obtenir du lait fermenté, appelé l'aïrak en Mongolie.
Le cheval, un héros
À cette
époque, les chevaux servent d'aide au travail en extérieur, il reste l'animal
de labour par excellence. Les chevaux servent aussi pour le transport en raison de leur
capacité pour l'endurance sur de longue distance.
Pendant les guerres, il est aussi un formidable allié sur les champs de bataille. Le compagnon
d'armes doit surmonter les chocs et doit fournir un effort important durant le
combat, qu'il soit attelé ou monté. Au front, il était puissant et faisait
partie de la stratégie militaire.
À lire : Quelques faits historiques sur le cheval pendant une guerre : Découvrez l'équitation à travers le monde de l'édition
L'origine de la thérapie à cheval
Dans l'Antiquité
La valeur
thérapeutique du cheval est reconnue par les Grecs au XVIIème siècle dans les
temples d'Esculape. Le cheval occupe une place importante dans la mythologie
grecque avec Pégase. Pégase représente la force, la vitesse, la beauté et la
majesté.
Dans l'antiquité, la monte à cheval est pratiquée
pour favoriser l'évolution de maladies et renforcer les membres des hommes. C'est
aussi une activité conseillée pour les enfants et adolescents. De plus, monter
à cheval permet aux personnes souffrant de maladies psychiatriques de
s'améliorer. Ces vertus sont reconnues comme une nouvelle recherche de bien
être, de plaisir et de connaissance de soi.
Le philosophe grec,
Xénophon disciple de Socrate lui reconnait des capacités en thérapie : "le cheval est un bon maître, non
seulement pour le corps mais aussi pour l'esprit et pour le cœur".
Hippocrate, médecin
grec de l'antiquité précise dans son premier livre que ".l’équitation est conseillée pour régénérer et préserver la santé du corps humain dans de nombreuses maladies, en particulier dans le traitement de l’insomnie".
Le siècle des
Lumières
Au siècle des Lumières, les bienfaits du cheval continuent à être
reconnu. Dès 1755, Diderot dit dans son Encyclopédie que l’équitation
améliore la santé et permet de la préserver. "Par l'équitation on peut
soigner un grand nombre de maladies, on peut aussi les prévenir avant qu'elles
ne se déclarent".
De nos jours
Au cours du siècle dernier, l'évolution est encore plus nette. L'équithérapie est marquée par quelques moments forts :
- Lis Hartel, cavalière danoise est l'une des premières à essayer la théorie avec le cheval. En 1952, elle gagne la médaille d'argent aux Jeux Olympiques d'été à Helsinki, alors qu'elle a la poliomyélite (maladie qui s'attaque au système nerveux pouvant entraîner une paralysie totale). Une aventure difficile à surmonter qui l'a conduit à pratiquer l'équitation de manière intensive. Ce succès a permis de développer une pratique équestre adaptée avec l'intervention de personnels médicaux à long terme.
- En France, en 1970, on voit apparaître l'équithérapie, une nouvelle forme de thérapie grâce à Renée de Lubersac, psychomotricienne et Hubert Lallery, masseur-kinésithérapeute. Par la suite, la première association, ANDRE (Association Nationale de Rééducation par l’Equitation) se crée en 1969.
L'Équithérapie
L'équithérapie est
un terme évocateur. Pour ceux qui ont fait du latin ou du grec, le terme "Equus"
signifie cheval en latin et "thérapeia", le traitement ou le soin en
grec. En quelque sorte, l'équithérapie permet de soigner ou diminuer les
symptômes d'une personne grâce au cheval (maladies, handicap, vieillesse, ou
autre besoin spécifique). Les personnes âgées sont souvent considérées comme
des personnes absentes du monde donc moins communicatives. Cela est dû au
vieillissement mais cela n'a aucun rapport avec les émotions et leurs cinq sens
toujours actifs. Le toucher, l’ouïe, le
goût, l'odorat, et la vue vont devenir des moyens de communication envers les
humains et les animaux.
L'équithérapie
rencontre un réel succès. Très demandée, cette pratique
est en pleine expansion.
En général, trois
voir quatre personnes sont présentes lors d'une séance d'équithérapie : la monitrice d'équitation, le thérapeute, le patient et le
cheval. Le thérapeute définit le projet avec le patient, explique le dispositif
et le cadre du patient. Lors de la séance, il est présent pour analyser les
schémas comportementaux, les émotions et les pensées du patient, en étant en
relation avec le médecin prescripteur. À noter que ce n'est pas une séance
de loisir mais des temps d'accompagnements indiqués par un médecin. Les séances
sont personnalisées et individualisées selon le besoin du patient.
La technique de l'équithérapie se compose d'une
multitudes d'activités autour du cheval :
- Des activités sur le dos du cheval, travail à longue rêne, attelage adapté
- Des activités à côté du cheval : travail de longe, soin pansage (toilettage), harnachement,..
- Le cheval et son environnement : alimentation du cheval, hydratation, l'entretien du box,..
Attention aux
préjugés ! Le cheval n'est pas un thérapeute, il ne soigne pas. Ce n'est pas lui
qui analyse la demande et qui fournit le soin. C'est un médiateur. Le cheval
joue un rôle tiers. Il est l'intermédiaire entre le patient et le thérapeute
puisqu'il facilite la relation et les échanges.
Pendant une
séance, l'animal est généralement présenté non harnaché, sans mors, à l'air
libre. C'est un partenaire libre de ses mouvements qui est là pour guider le
patient. Bien connu, il apprécie le contact avec les hommes et vice-versa. On
utilise donc ses compétences pour créer une relation avec le patient. Il transmet
des messages et les reçoit en utilisant le non verbal pour communiquer. Il ne
"parle" pas mais il nous envoie des signes par des postures du corps
: les oreilles, l'encolure, les antérieurs ou les postérieurs, remue la
queue...
C'est une source
bénéfique pour un très grand nombre de personnes. Le cheval a des fonctions
apaisantes et rassurantes. Ainsi dès lors la communication devient facile entre
une personne âgée ou un enfant qui ne parle quasiment pas.
Si cette technique est une aide merveilleuse pour
ces personnes, tout le monde peut bénéficier de cette rencontre entre l'homme
et le cheval. Il faut juste trouver le temps, l'accès adéquat ou le budget pour
bénéficier de l'équithérapie. En 2015, en France, près de 30 000 personnes ont
suivi des thérapies avec le cheval dans 400 centres équestres.
Petite
précaution : en
France, l'équithérapie est légale mais non réglementée donc si vous faites
intervenir un équithérapeute, vérifiez qu'il a le diplôme officiel dans le
secteur du soin ou de l'aide ainsi qu'une formation en équithérapie. Au Canada
et aux Etats-Unis, cette pratique est réglementée.
À voir également :