Le bien-être du cheval officiellement pris en compte par la FFE
Il fut longtemps, trop longtemps, le cadet des soucis des
instances officielles fédérales. Désormais, le bien-être du cheval est au cœur des
préoccupations de la FFE… du moins pour le cheval de sport. Et le tourisme
équestre, dans tout ça ?
Une conférence autour du bien-être du cheval
Aucun doute : la thématique du bien-être de l’animal (désormais
« être sensible » aux yeux de la loi française) est clairement sur le
devant de la scène.
On en veut pour preuve la conférence organisée par les
laboratoires de médecine vétérinaire Audevard, le 4 juillet dernier, lors du
prestigieux Jumping Eiffel.
Animée par le docteur vétérinaire Thierry Bédossa, ultra
engagé dans la protection animale (il est le fondateur du refuge AVA, en Normandie,
qui recueille des chiens, chats, chevaux… abandonnés ou maltraités), la
conférence s’est déroulée en présence d’une vingtaine de professionnels et
d’experts du monde équestre : cavaliers, vétérinaires, grooms, sportifs de haut
niveau…
Une commission d'éthique
Un invité prestigieux était présent : Pierre Durand, le
champion médaille d’or olympique avec Jappeloup, ancien président de la FFE qui
avait, sur l’initiative de Jean-Marie Laudat (ancien champion d'endurance et président du comité d’équitation du Lot) , créé la toute première « commission
d’éthique » de la Fédé.
Le programme de la conférence de juillet 2019 était axé sur
le cheval de sport : comment assurer le bien-être des chevaux pendant une
compétition ? Quelles bonnes pratiques mettre en place pour entretenir le moral
des chevaux et préserver leur santé avec les exigences du sport ? Comment
minimiser le stress en compétition ?...
Respect du cheval de loisir
Des interrogations que nous saluons, mais qu’il serait bon également
de se poser en dehors du monde sportif : par exemple, dans le domaine du
loisir et du tourisme équestres, n’y a-t-il jamais de « mauvais
traitements » envers les chevaux ? Sans doute moins qu’en
compétition, compte tenu des enjeux moindres… ce qui n’exclut pas une grande
vigilance. Rappelons-nous les petits
chevaux camargue attendant le touriste sous un soleil de plomb, il n’y a pas si
longtemps que ça… avant que l’on « impose » la présence d’abris sous le
beau ciel bleu du delta du Rhône !
Un nouveau règlement fédéral
Côté règlement officiel, il y a tout de même une bonne
nouvelle : le règlement des compétitions FFE a évolué. Dans sa version
applicable au 3 avril 2019, les atteintes au bien-être des poneys/chevaux sont
désormais prises en compte. Il était temps !
Au sommaire de l’article 1.5, il est précisé que « Toute
brutalité, cruauté et mauvais traitement à l’égard des poneys / chevaux sont
proscrits et éliminatoires sur décision du président de jury ».
Le mauvais traitement peut se définir comme le fait
d’infliger, intentionnellement ou non, une souffrance ou un inconfort inutile à
un poney/cheval tel que, notamment : Cravacher ou frapper un poney/cheval de
façon excessive - Faire subir au poney/cheval un quelconque choc électrique -
Utiliser des éperons de façon excessive ou persistante, - Donner un coup à la
bouche du poney/cheval avec le mors ou autre chose, - Concourir avec un
poney/cheval épuisé, boiteux, blessé ou malade.
Des violences passibles de sanctions
Mais d'autres encore : - Anormalement sensibiliser ou
désensibiliser une partie du corps du poney/cheval, - Laisser le poney/cheval
sans nourriture, eau ou travail suffisant, - Utiliser un dispositif ou un
équipement qui cause une douleur excessive au poney/cheval quand il touche la
barre d'un obstacle,- Priver les poneys/chevaux de leurs vibrisses, les poils
tactiles situés autour des yeux, du nez et de la bouche.
C’est écrit noir sur blanc : « Les auteurs de
toutes formes de violences sont passibles de sanctions ».
Reste à savoir si ce règlement sera appliqué…
Voir le programme complet de la conférence sur le site du Jumping Eiffel
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