J'ai lu... La splendeur escamotée de frère Cheval
Le grand écrivain Jean Rouaud rend hommage à la place unique
du cheval dans l’histoire de l’humanité avec La splendeur escamotée de frère
Cheval, une réflexion à la fois poétique, historique et philosophique sur l’art
pariétal.
Artistes préhistoriques
En pénétrant pour la première fois dans les grottes
préhistoriques, bien des spécialistes crurent que les gravures rupestres sur les parois de pierre étaient l’œuvre de grands maîtres… Que nenni ! Ce n’était « que »
le fruit du travail de simples hommes (ou femmes) préhistoriques - eux que l’on croyait grossiers et sauvages, et
qui nous ont laissé en héritage des dessins au trait parfois digne d’un
Michel-Ange ou d’un Rembrandt… Faisant de ces grottes sombres, sans le savoir, la chambre d'accès aux futures cathédrales gothiques, chapelle Sixtine et autres chefs d’œuvre de
l’homme dit « civilisé » !
Le cheval, dieu-soleil
Prix Goncourt en 1990 pour Les champs d’honneur,
le grand écrivain Jean Rouaud évoque dans cet ouvrage - au titre insolite et déroutant - ces
"plasticiens" de la préhistoire qui ont mis le cheval au centre de l’art
pariétal. A Lascaux, sur 600 représentations, n’y en a-t-il pas 350 de
chevaux ? Le cheval y est associé au dieu-soleil, dont il imite la course entre la nuit et le jour. Et c’est bien lui qui annonce, selon les mots de Rouaud, « le coup d'état sur l'animal » du néolithique…
Rupture entre l'homme et l'animal
A
travers cette rupture qui devait s'ensuivre entre l'homme et l’animal, l’écrivain dénonce avec autant d’intelligence que d’humour tout
l’orgueil et l'aveuglement du monde moderne. Un très beau livre,
original et brillant.
La splendeur escamotée de frère Cheval ou Le secret des grottes ornées, de Jean Rouaud, éditions Grasset
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