J'ai lu... Traversée de Francis Tabouret

Francis Tabouret se présente dès la première page : « Je suis convoyeur de chevaux : je voyage avec des chevaux dans les soutes d’avions de marchandise. Une sorte de steward équin, ou de livreur, soigneur de bêtes à dix mille mètres d’altitude ». Il embarque, nous embarque sur le Fort Saint-Pierre,  gigantesque porte containers, dans une traversée du Havre aux Antilles. Il accompagne douze chevaux, quinze moutons et huit taureaux répartis dans des containers canari de 20 pieds perdus au milieu de gigantesques boites métalliques empilées sur des centaines de mètres de ponts.

Son journal de bord raconte un quotidien répétitif dédié aux soins des animaux, une forme de solitude méditative, rompue par des rencontres brèves, à l’heure des repas avec les membres de l’équipage. J’ai aimé le style précis de ce carnet de bord aux mots médités et arrangés en phrases courtes. Une sorte de mélancolie poétique inspirante. Je l’ai lu dans l’avion pour Cuba où j’allais chevaucher quelques Criollos révolutionnaires. Je suis maintenant sûr que je voyagerai sur un porte containers. Bravo.

Traversée, de Francis Tabouret

Prix du Métro Goncourt 2018

Prix Senghor 2018

Francis Tabouret est né à Pertuis, dans le Vaucluse, en 1980. Les différents métiers qu’il a exercés (régisseur dans le spectacle équestre, chauffeur routier, convoyeur et soigneur d’animaux…) ont en commun le déplacement et les voyages. Ce sont ces voyages qui l’ont amené, autour de la trentaine, à l’écriture. Ses premiers textes ont été publiés dans les revues Le Tigre, Papier Machine ou La Moitié du Fourbi. Traversée est son premier livre.

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