Chevauchez à la turkmène en toute liberté
Vous êtes cavalier d’extérieur et vous rêvez de partir en
balade ou en randonnée avec deux chevaux – votre monture, plus un
congénère en liberté ? Rien de plus facile... et de plus enivrant !
Chevaucher à la turkmène
Il ne faut pas confondre monter en tandem (un cheval devant
sa propre monture, dans l’axe vertical et aux longues rênes, qui est une figure bien connue en
dressage) et monter en dextre.
Étymologiquement, monter en dextre signifie chevaucher tout
en tenant un autre cheval avec la main droite (dextre, par opposition à
sénestre, est un mot ancien encore utilisé dans le vocabulaire équestre). Auparavant, ceci constituait une épreuve pour l’obtention du
diplôme d’ATE (Accompagnateur de Tourisme Équestre). On parle aussi de monter « à la
turkmène », cette tradition étant encore très ancrée au Turkménistan.
Or, contrairement à
ce que l’on pourrait penser, le cheval « de droite » n’est pas
forcément un cheval de bât. Pour toutes sortes de raisons, vous aussi, vous
pouvez avoir envie de partir quelques heures, voire quelques jours, en rando avec
deux chevaux. Ce peut être par exemple pour initier un jeune cheval à
l’extérieur, pour ne pas laisser seul l’un des deux chevaux et ne pas les séparer, ou
simplement pour le plaisir.
Bien sûr, vous pouvez le faire en tenant le cheval « supplémentaire »
en longe. Mais cela demande à la fois une certaine dextérité (attention
notamment à ne pas laisser la longe se coincer sous la queue de votre
monture !), et cela vous prive d’une vraie liberté de mouvement. Alors,
pourquoi ne pas essayer de chevaucher en « dextre libre » ? Sur
ces photos, on voit le bonheur de la cavalière, Aurélia Leseigneur, avec ses deux chevaux : Quabrio (Trotteur Français de 14 ans), monté, et Jivaro du Haul, Selle Français de 21 ans, libre… Tous les cavaliers d'extérieur qui pratiquent ce genre de sortie vous le diront : voir évoluer à ses côtés, devant, derrière, à droite, à gauche… un deuxième cheval sans aucun harnachement procure une sensation de liberté inouïe !
Bien sûr, si vous devez traverser une route ou tout endroit
dangereux, mieux vaut passer un licol et une longe au cheval accompagnant. Mais
en pleine nature, ou sur une plage comme celle-ci (Surtainville, dans la Manche), faites-vous plaisir, comme les
propriétaires de chiens qui ôtent la laisse : offrez la liberté totale au congénère de votre propre monture...
Aurélia évoque très joliment "ces sensations, cette connexion, cette compréhension entre l'humain et le cheval". Et de toute évidence, Jivaro lui en est reconnaissant : "Il adore se rouler dans le sable, marcher dans l'eau, s'éclater avec la chienne... Avec tous les soucis de santé qu'il a depuis plus de 13 ans, le voir joyeux, heureux, c'est la plus belle des récompenses dans toutes ces années de lutte. Je profite de son instinct grégaire très prononcé pour lui offrir ça !"
En effet, vous n'avez guère à craindre que votre cheval laissé libre s’échappe et rentre direct à
l’écurie : comme l'a constaté Aurélia, du fait de leur instinct grégaire, les chevaux
préfèrent rester le plus près possible de leurs congénères. Si votre monture accepte volontiers de voir son copain faire éventuellement un peu le fou à côté de lui, vous n’avez alors
plus qu’à admirer le spectacle et profiter de l’instant présent…
Merci à Aurélia Leseigneur pour nous avoir fait partager sa belle expérience. Crédit photos : ©Pegaz Picture
Vous aussi, vous avez déjà expérimenté ces sorties en dextre en toute liberté ? Faites-nous part de vos impressions en nous laissant un commentaire !
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