Monter à cheval, c'est bon pour la santé !
…
et c’est scientifiquement prouvé ! C’est ce que nous explique Jean-Marc
Gentil, kinésithérapeute, ostéopathe, préparateur physique et cavalier
partenaire du Pôle Santé d’Equita’Lyon.
Pas mauvais pour le dos
Jean-Marc Gentil fait partie du
comité de pilotage du Pôle Santé d’Equita, où nous l’avons rencontré.
Au fil
des ans, le Pôle Santé animé par des vétérinaires équins, éthologues, kinés,
etc. est devenu une référence en termes de réflexion médicale et d’information
scientifique auprès du public, cavalier ou non... En effet, bien des gens pensent
encore que « l’équitation, c’est mauvais pour le dos ». Voici un point bienvenu sur
certaines idées reçues !
Bientôt sur le blog, d'ailleurs, nous
vous décrirons en photos notre test de cavalier, effectué sur place avec
Jean-Marc Gentil au moyen d'astucieux appareils qu’il a lui-même conçus afin
d’améliorer la prise de conscience posturale. Idéal pour comprendre les
différentes approches de la préparation physique du cavalier et les effets de
la pratique équestre sur notre corps !
Un cavalier de loisir est-il plus soumis à
certaines douleurs dorsales que le pratiquant d’une autre discipline ?
JEAN-MARC GENTIL : Si l'on parle d'une pratique
"ordinaire" de l’équitation, qui exclut donc les chutes, la monte à
cheval peut être au contraire extrêmement bénéfique. L'équitation permet en effet une prise de conscience
et une correction posturales, ainsi qu’une tonification musculaire. Les mouvements
répétés lents du cheval vont entraîner chez le cavalier une mobilisation douce
avec un changement des points d'appui vertébraux, qui peuvent même soulager
certaines lombalgies.
De plus, l'équitation améliore également la
sensibilité proprioceptive (équilibre). Elle développe la coordination entre le
buste, les mains et les jambes. On peut donc dire que l'équitation est bénéfique
au cavalier modéré dans sa pratique, dans la mesure où il est empreint de
justesse posturale.
En revanche, il est vrai qu’un cavalier secoué comme
un "sac de noix" sur sa selle pourra présenter des répercussions
musculaires et articulaires, et aussi entraîner des troubles chez son cheval.
Outre le côté physique, la pratique de l’équitation,
il ne faut pas l’oublier, présente également un aspect émotionnel. Le cavalier
est en contact direct avec un être vivant et ressentant : le cheval est souvent
considéré comme un miroir émotionnel.
Selon l’âge du cavalier, s’il est enfant ou au
contraire senior, y a-t-il des contre-indications à la pratique de l’équitation
?
J.-M.G. : L'équitation est une pratique considérée à
risques : les chutes peuvent avoir des conséquences graves, encore plus chez
les gens âgés.
L'équitation de dressage ou de balade présente moins de risque
de chutes que l'équitation d'obstacles ou le concours complet par exemple.
Chez les adolescents, l'éducation posturale et le
tonus musculaire nécessaire peuvent participer à une correction de certaines
déviations de l'axe vertébral et participe à la rééducation. Toutefois, il faut
prendre quelques précautions face à certaines pathologies comme les maladies de
croissance, la maladie de Scheuerman par exemple, surtout lorsque l'adolescent
veut pratiquer l'équitation de façon intense.
L'apport éducatif du cheval, son
respect nécessaire, le contact sensoriel, sont des bénéfices importants que le
cavalier soit à cheval ou à coté de lui.
Le senior, quant à lui, peut pratiquer l'équitation
jusqu'à un âge avancé pour autant qu'il limite les risques.
Quel que soit
l'âge, la protection physique (casque, gilet) est une nécessité absolue. Les règles
de sécurité et de positionnement par rapport au cheval doivent être enseignées
et respectées.
Enfin, l'équitation chez les personnes en situation
de handicap est une aide et une possibilité merveilleuse.
Pour finir, que recommande le kinésithérapeute à un cavalier avant, pendant et après sa séance à cheval ?
J.-M.G. : Avant de monter, un échauffement
musculaire et articulaire permettra une pratique juste et à moindres risques ;
ceci est encore plus valable l'hiver où le cavalier passe souvent du chaud au
froid. Après la séance, chez soi, au chaud, la pratique d'étirements adaptés
sera un complément judicieux à l'équitation. Le bénéfice du travail sur des
"Swiss ball" a également été démontré.
Photo édito : Randonnée en Corse avec Cheval d'Aventure, © Christophe Lerservoisier
Plus d'infos sur le site du Pôle Santé d'Equita
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