
Le cheval Mongol
Si, aujourd’hui, il accompagne les nomades dans leur vie quotidienne et permet aux cavaliers randonneurs du monde entier de découvrir un pays merveilleux, le cheval Mongol était jadis la fière monture du plus grand des guerriers.
La monture de Gengis Khan

Petit,
endurant, courageux, le pied sûr : quatre caractéristiques qui résument
parfaitement le cheval Mongol. Au
XIIIe siècle, Gengis Khan bâtit une armée et part à la conquête du
monde. Du haut de leurs chevaux d’un
mètre trente, les soldats mongols parviennent à conquérir un vaste Empire qui
s’étend de la Corée à la Hongrie et de l’Inde à la Russie, le tout grâce à
leurs montures, petites par la taille, mais grandes par leur courage ! Aujourd’hui
encore, ce tempérament fait du cheval Mongol le compagnon indispensable des
nomades, et il fait oublier son physique un peu ingrat aux randonneurs
occidentaux.

Comment reconnaître le cheval mongol ?
Tout simplement parce qu’on ne le voit qu’en Mongolie, et qu’en Mongolie on ne voit que lui… à l’exception des chevaux de Przewalski, réintroduits dans les années 90 et 2000, mais qui restent rares et discrets.
Petit, le cheval Mongol toise 1,30 m en moyenne.
La tête est lourde et épaisse, avec un chanfrein parfois légèrement busqué.
L’encolure est courte, massive et souvent musclée « à l’envers ».
La crinière est parfois rasée.
Le panel des robes est extrêmement varié, en passant par le souris, l’isabelle, le cape tachetée, le tobiano ou le champagne, le tout avec parfois raie de mulet et zébrures sur les jambes.

Le cheval le plus
courageux au monde
Capable
de trotter et de galoper des heures durant sans boire (les points d’eau sont
rares dans la steppe), le cheval Mongol se contente d’une nuit à brouter pour
reprendre des forces. Nul besoin de granulés, nul besoin d’abri ou de ferrure.
Dès le lendemain, frais et dispo, le cheval Mongol reprend la route… et au trot
s’il vous plaît – si ce n’est au galop – et ce même sous la chaleur écrasante
de l’été continental.

Car s’il ne craint pas les températures extrêmes (+40°C
en été, -40°C en hiver), le cheval Mongol a en revanche horreur des petits
moucherons qui viennent lui piquer le nez et les oreilles… alors à vive allure,
il s’en débarrasse plus facilement. Au bout de plusieurs heures de chevauchée, quelques
grandes gorgées dans un ruisseau, un lac, ou l’abreuvoir d’une fermette suffiront
à étancher sa soif. Pas la peine d’insister, il n’en veut pas plus. Il est déjà
prêt à repartir.

Une rusticité forgée par les espaces battus par les vents
Si
le cheval Mongol est si rustique, c’est parce qu’il a été forgé par des
millénaires de sélection naturelle et plusieurs siècles de sélection humaine.
Depuis toujours, ces petits chevaux vivent complètement libres, en troupeaux,
pendant la majeure partie de l’année. Les nomades les capturent lorsqu’ils en
ont besoin. En juillet, les chevaux les plus rapides participent à des courses
de 15 à 28 km lors du Naadam, le grand festival annuel.

Compagnon indispensable
à la survie des nomades (la Mongolie compte d’ailleurs autant de chevaux que
d’habitants), le cheval Mongol est aussi utilisé pour son lait et sa viande. L’aïrag,
lait de jument fermenté, est d’ailleurs présent au quotidien dans
l’alimentation des éleveurs mongols.

Indissociable de la Mongolie
On
ne peut pas parler du cheval Mongol sans parler de son pays. Steppe, montagne,
forêt, désert… la Mongolie regorge de paysages variés et magiques. Et compte 3 millions de chevaux Mongols pour 3 millions d’habitants ! Le pied sûr
et vaillant du cheval Mongol vous emmènera partout. Les chameaux du désert de
Gobi, les aigles de la steppe, les yacks, les vaches, les chèvres, les moutons…
rien ne l’effraie puisqu’il vit au quotidien à leurs côtés.

Dans la steppe, attention
toutefois à ne pas mettre le pied dans les terriers creusés par les sousliks,
petits rongeurs cousins des marmottes. Attention aussi à ne pas passer derrière
un cheval Mongol, car il a le coup de pied facile. Une qualité indispensable
quand on veut survivre face aux loups…Si
vous partez un jour en Mongolie, le courage de ces petits chevaux vous
émerveillera autant que les somptueux paysages au milieu desquels vous
chevaucherez. Alors un seul conseil : n’hésitez plus, partez vite.


Texte de Flore Pasquier paru dans Cavalière 62 (décembre 2016-janvier 2017)
Découvrez aussi la page Facebook du magazine
Lisez aussi sur le blog :
Partez pour une randonnée en Mongolie et chevauchez sur des chevaux Mongols avec Cheval d'Aventure