Cavaliers et chevaux de randonnées
Monter à cheval est un réel sport
qui nécessite une bonne condition, tant physique que psychologique. Retrouvez nos conseils pour être prêt à partir en randonnée à cheval !
Qui
veut voyager loin ménage sa monture
Dressés par leurs éleveurs, les chevaux de randonnée sont habitués
à vivre en extérieur et aux différentes surprises que leur réserve leur environnement.
Quel cheval ?
Il n'y a pas de cheval meilleur qu'un autre pour une
randonnée. Objectivement, en toutes circonstances, le meilleur cheval est celui
du pays où nous allons randonner. Qu’il soit de race ou pas, il est
parfaitement adapté à l’environnement, au terrain, au climat, au pâturage
naturel… et aux microbes locaux : le criollo pour franchir les Andes, le
cheval tibétain dans les hauts-plateaux du Tibet et de l’Himalaya, l’islandais
pour chevaucher dans les frimas nordiques, le camargue… en Camargue.
Les bons chevaux de randonnée sont souvent de taille moyenne
ou petite, modèle court et compact, ils ont des aplombs solides et une poitrine
large, le mental calme et équilibré, le pied sûr, idéalement ils sont sociables
entre eux ; quant aux allures, nous leur demandons avant tout un bon pas,
énergique et engagé.
Les caractères et les capacités des chevaux sont multiples,
ils varient d’un sujet à l’autre et aussi d’une race à l’autre. Le cavalier de
nos contrées découvre l’étonnante endurance du cheval des steppes, la sûreté de
pied stupéfiante du cheval de montagne, la docilité du cheval qui travaille
avec les troupeaux, la légèreté du cheval arabe, la puissance du cheval de
chasse, les allures insolites et si confortables du cheval islandais ou du
cheval de paso, etc.
Cavalier
de randonnée, un sportif à cheval
Avoir de
bonnes conditions physiques est essentiel pour partir en randonnée à cheval. Contrairement
à certaines idées reçues, monter à cheval est un vrai sport qui exige de
soigner autant son corps que son esprit.
Outre le fait d'être une activité sportive, l'équitation c'est
aussi créer une connexion avec sa monture. Pour partir en randonnée
sereinement, il est important que vous puissiez être en confiance avec votre
cheval. Il s'agit ici de concentration, d'interaction, de gestion du stress et
de la peur.
Le corps du cavalier randonneur
Celui qui
veut voyager à cheval doit d’abord être un cavalier à l’aise aux trois allures
dans tous les terrains. Le cavalier randonneur doit également être sportif,
vous devez être capable de tenir en moyenne 6 heures par jour en selle ;
courageux, volontaire mais surtout polyvalent.
Il faut savoir que le cheval proposé au cavalier en
Patagonie, en Islande ou au Mali ne connaît pas le vocabulaire des traités
d’équitation : les effets de rênes ou d’assiette, le vent de la botte et
autres raffinements des équitations élaborées leur sont inconnus. Il est
toujours prudent de se faire expliquer le langage auquel le cheval est habitué.
En Éthiopie, la mise en selle s’effectue par la droite et le cavalier dispose
d’une seule rêne ; attention à l’effet levier du hackamore ou à la
brutalité du mors arabe ; en Mongolie, le galop se demande à la voix par
un “tchou” énergique, impossible d’avoir un contact du mollet avec les selles
kazakhs ou western, etc.
À voyager à cheval par le monde, on se rend compte qu’en matière
de pratique équestre et de soins aux chevaux, il se fait là-bas presque le
contraire de ce qui se pratique ici et que cela fonctionne aussi bien
partout !
Afin de partir en bonne forme physique, vous pouvez intensifier votre activité physique un ou deux mois avant le départ de votre randonnée. De même pour le niveau équestre, si vous ne montez pas régulièrement, il est utile voire important de monter à cheval une à deux fois par semaine, et ce pendant au moins 2 heures pour vous habituer à être en selle longtemps. Quelques
conseils pour être un cavalier tonique mais détendu :
- La posture d'équilibre : pensez à adopter une bonne position une fois à cheval, à répartir également le poids de votre corps pour ne pas vous faire mal ni blesser votre monture.
- La perception des tensions : détendez-vous, ne vous crispez pas surtout lors de moments délicats en randonnée, votre cheval sait vous guider.
- Une respiration profonde et relâchée.
En travaillant le corps, on renforce l'esprit.
L'esprit du cavalier à cheval
Le cheval
est un “médium”, un capteur de sensations, un révélateur. Non seulement il
ressent les émotions et les humeurs de celui qui le monte, mais il s’en
imprègne et les restitue. Si vous souhaitez trouver l’harmonie avec votre monture, avoir
un cheval calme et détendu, à vous de maîtriser vos émotions et d’être en paix
avec vous-même.
La toute
première approche est capitale. Avant même de toucher une future monture,
l’attitude corporelle, les gestes, le ton de la voix sont très importants. Il
faut laisser le cheval reconnaître l’odeur du cavalier, de ses vêtements, de
son équipement.
Lorsqu’ils se sentent en confiance, ces chevaux élevés en
pleine nature font preuve d’une générosité sans réserve, d’une endurance sans
faille, d’une sûreté de pied de chèvre, ils sont sociables entre eux et
respectent le cavalier qui marche à leur côté.
Comme l'a dit Anne Mariage, fondatrice de Cheval d'Aventure, "Nous ne sommes pas là pour se mesurer, mais pour être heureux ensemble".
Respect
éthique
Voyager à cheval c'est aussi voyager de
façon plus douce, qui engage un certain respect de l'environnement mais également
envers les chevaux, les autres cavaliers et les autres personnes que vous croisez
lors de votre randonnée.
Le respect
est gage d'une meilleure rencontre
Engager la
conversation avec un piéton peut laisser croire à un sentiment de supériorité
du cavalier. Mettez pied-à-terre pour faciliter la conversation sur un pied
d'égalité. Pensez aussi à vous tenir entre le cheval et votre interlocuteur.
Les points
d'eau sont des endroits précieux et indispensables à la vie humaine, pastorale
et agricole. Il est essentiel de demander l'autorisation d'y abreuver les
chevaux ; de n'en point souiller l'eau et les abords ; de tirer soi-même l'eau
des puits et de respecter les priorité d'accès.
Les
cultures équestres sont diverses et toutes aussi bonnes les unes que les autres
si elles sont justes. L'envie de découvrir, l'humilité et le respect sont le
reflet de notre curiosité.
Le respect
entre cavalier
A cheval,
nous nous devons de perpétuer les traditions de bonnes tenues, et, de respecter les chevaux et les cavaliers qui partagent notre chevauchée. Nous sommes à
cheval conscient de nos actes.Nous
recommandons le port de la bombe ou du casque même si les guides et d'autres
cavaliers n'en portent pas.
Par
courtoisie pour les cavaliers derrière vous, signalez vocalement les dangers
potentiels (ex : trous, branches basses, etc.) et relayez clairement les messages
donnés par le guide.
Le cheval
au cœur du voyage
En
éthologie, l'anthropomorphisme signifie la projection des motivations et
émotions humaines sur l'animal. Évitez de le pratiquer avec votre cheval et
cultivez plutôt la complicité qui passe par l'humilité, l'exigence et le
respect.
Laisser
son cheval trottiner
à sa guise pour rattraper lui donne une mauvaise habitude très difficile à
corriger. Tous les chevaux sont aptes à conserver le pas à une bonne allure.
Les guides
locaux, qui connaissent parfaitement leurs montures, sont les plus à même de
vous conseiller sur la façon de sangler ou la tenue des rênes, le mode d'alimentation,
d'abreuvement, d'attache, etc.
Le cavalier n’hésite pas à mettre pied à terre dans un terrain
trop rocailleux ou une descente éprouvante, cherche toujours l’eau claire qui
désaltère, le pâturage abrité du vent et de l’humidité. Quelle que soit sa
fatigue, à l’étape, c’est son cheval qui est le premier servi, dessellé,
abreuvé, installé au mieux pour la nuit. Le cheval comprend les paroles et les
gestes qui soignent et remercient. Prendre soin de lui, le panser, le nourrir
n’est jamais une charge mais un échange qui entretient une confiance
réciproque.
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