Première chevauchée à Cuba
Cette île des Caraïbes
interpelle. Partir pour un premier voyage à cheval à Cuba et rencontrer ses
habitants a quelque chose d'irréel.
Découverte
de la Havane
Premières impression de Cuba : La Havane est une ville de tous les paradoxes et d'insondables
contradictions. Une ville où splendeur éclatante et délabrement total se
côtoient. L'attrait de La Havane tient
au spectacle de ses rues : les américaines que l'ont voit partout, un vieux qui
fume un cigare, des enfants qui jouent au base ball, des immeubles coloniaux en
ruine, les portraits du Che et de Fidel Castro...Le temps semble s'être arrêté.
On ne sait plus vraiment à quelle époque on est.
Les discussions animées des Habaneros nous ramenèrent à la réalité. Les
cubains vivent avec passion !
Après une première nuit dans cette ville, Manon, créatrice de voyages
chez Cheval d'Aventure, part plein ouest vers la région de Vinales.
Les
régions traversées
Vinales
Chapeau de cowboy visé sur la tête, Bruno, le guide équestre, nous
accueille. La cavalerie est composée de criollos, ces chevaux sont très
résistants et idéal pour nos randonnées
à cheval à Cuba.Nous passons quelques jours à parcourir et découvrir ces paysages atypiques.
La région de Vinales présente une particularité géologique très rare,
les mogotes, ces buttes montagneuses de calcaire émergeant de la plaine que
l'on aperçoit très souvent.
Nous chevauchons sur de petits chemins en prenant
le temps d'observer la faune et la flore où nous longeons de nombreuses
plantations de cannes à sucre.
La région est aussi riche en plantations à tabac. Nos chevaux entament un galop endiablé entre les plantations avant un dernier arrêt.
Nous nous arrêtons dans une famille cubaine
exploitant les feuilles de tabac. Le cubain nous explique le processus de fabrication
et nous avons droit à une petite démonstration de fabrication d'un cigare. Nous
pouvons aussi goûter ceux fait 3 mois plus tôt ( temps de séchage oblige).
Le soir, dans notre casa particular, la chambre
d'hôtes locale, nous essayons de partager nos impressions avec la famille. Nous
balbutions en espagnol, eux en anglais ! Notre guide francophone vient à notre
aide. Tout le monde rigole. Les cubains sont très ouverts, communicatifs, ils
aiment partager la passion de leur île et des chevaux. Les discussions vont bon
train arrosées de mojitos.Le matin, nous partons toujours le coeur un peu
lourd de les quitter. Notre voyage à cheval continue et d'autres rencontres nous attendent.
Trinidad
Après une journée sur les routes dans nos voitures américaines, nous
arrivons à Trinidad. Trinidad est une jolie ville pavée de cailloux ronds et
aux rues bordées de vieilles maisons coloniales. La plupart des belles demeures
coloniales tiennent encore debout car elles sont habitées par les descendants
des propriétaires. Ils essayent d'entretenir ces demeures en les transformant
en casas particulares. Nous y dormons et c'est le meilleur moyen de comprendre
l'histoire...
Au levé du jour, Juan Carlos, un natif de la ville, vient nous chercher
pour notre randonnée équestre. Juan Carlos est vétérinaire et aussi guide équestre.
Il voue une grande admiration aux chevaux et nous transmet avec enthousiasme sa
passion .
Nous partons à cheval vers la vallée de Los Ingenios. La vallée, inscrite au patrimoine de l'UNESCO, a vécu
jusqu'au XIXe siècle de la culture des cannes à sucre, d'où son nom « Ingenios
» qui veut dire sucreries en espagnol. Elle fit alors la fortune des magnats du
sucre jusqu'en 1850, date fatidique de la chute du prix du sucre. A cheval, nous traversons les anciennes plantations, les bâtiments de sucrerie et les autres équipements.
L'un de nos arrêts est marqué par une pause boisson. Des cubains pressent devant nous des cannes à sucre et nous apprécions le breuvage.
Cette vallée, c'est aussi des rivières où se baignent les buffles, de grands arbres
où nichent les oiseaux mouches et des manguiers avec des fruits gros comme des
noix de coco.On termine la journée à cheval sur la plage, le
moment est magique.
Nos chevauchées cubaines nous emmènent aussi vers la région du
massif de l'Escambray. L'Escambray est un massif montagneux situé au centre de
l'île qui culmine à 1150 m d'altitude. On découvre de nombreuses plantations de
café, cela change des plantations de tabac !
Mayarigua
Toujours dans nos belles américaines, nous partons
à la découverte d'une autre région : Mayajigua,
située dans la partie nord, en bordure de la baie de Buena Vista. Nous logeons
dans une finca ( ranch cubain). La finca est entourée de chevaux, de taureaux, de plantations à
tabac. Nous rencontrons Marbel le propriétaire. Une fois la confiance installée, Marbel raconte sa vie à la finca, son élevage de chevaux...
Nous partons à cheval à la découverte des
environs. Marbel nous explique les plantes, l'histoire de la région. Sur les
sentiers au milieu d'une végétation luxuriante, nous observons de nombreux
oiseaux. Notre guide équestre nous emmène voir des grottes que l'on devine
seulement au dernier moment. Après quelques heures à cheval, nous nous baignons
dans des piscines thermales, cela délie nos muscles !
Les soirées sont festives chez Marbel :
musique, rhum et mets délicieux permettent des conversations animées entre
cavaliers.
La
cavalerie
Le cavalier cubain a gardé une culture équestre encore très en vue dans
les campagnes. Descendant des premiers chevaux espagnols que Christophe Colomb
puis les colons espagnols ont laissé sur l'île, le cheval de Cuba est
parfaitement habitué au climat tropical. Si l'on trouve parfois un cheval
mélangé de quarter horse américain en particulier, le campesino cubain est très
souvent accompagné d'un cheval pas très haut, fin, au pied sûr et aux origines
très anciennes.
La photographie très connue de Collares illustrant l'entrée de
Camillo Cienfuego à la Havane à cheval à la tête des campesinos dans le grand
défilé de la victoire en 1959, tout comme les statues de Maceo à la Havane et à
Santiago de Cuba, illustrent bien combien le cheval est attaché à l'Histoire du
peuple cubain.
Pour les cavaliers, Cuba n’a pas
toujours une bonne réputation. En effet, les silhouettes très fines des chevaux
ne sont pas rares à Cuba et malheureusement le niveau de vie très bas de
certains cubains ne leur permettent pas de s’occuper correctement de leur
chevaux.
En Europe, le cheval est monté pour le plaisir et n'est que rarement
utilisé pour le travail contrairement à Cuba. La plupart des habitants les
utilisent pour labourer les champs, pour transporter du matériel, pour aller
d'un endroit à un autre. Les cubains circulent beaucoup à cheval. Sur l'île, on
assiste souvent à des scènes pastorales d'autrefois.
Le cheval est aussi utilisé pour le loisir par une petite partie des
habitants. Les propriétaires des cavaleries avec qui nous travaillons, ont un
profond respect pour cet animal. Ces chevaux sont entretenus et adaptés à la
randonnée.
Tous les chevaux cubains ont un
excellent mental, sont à l’écoute, volontaires et habitués à leur
environnement.
Etre à cheval à Cuba est un excellent moyen de rencontrer le peuple des
campagnes de l'île, de profiter de l'authenticité des contacts, d'être
accueilli facilement dans des endroits reculés.
Les
habitants de Cuba
Les cubains sont très
accueillants, gentils et attachants.La musique inonde les
rues, les sourires sont toujours présents, ils ont toujours un mot doux.C'est surprenant
lorsqu'on se promène en ville ou même dans des villages ou campagnes reculés.
Aux environs de Trinidad, vit Julio et sa
famille. Julio a une casa particular, de nombreux étrangers passent chez lui. Poussé
par un photographe du National Geographic, venu en reportage dans la région, il
se lance dans le photojournalisme documentaire. Il veut faire des reportages
sur les campesinos ( fermiers cubains), en voiture il se retrouve souvent
enlisé, la seule façon d'y aller est à cheval. Il tombe alors amoureux des
chevaux. Il apprend beaucoup sur eux grâce à des livres, aux gens de passage chez
lui...
En quelques années, Julio parle à l'oreille des chevaux. Il crée une
complicité étonnante entre lui et les chevaux. Les chevaux lui font confiance.
Depuis, Julio essaye de montrer aux propriétaires de chevaux qu'il est possible
d'utiliser un cheval sans utiliser la violence. L'apprentissage est lent avec
les campesinos, mais Julio n'abandonne pas et continue d'enseigner ses méthodes
de communication.
Dormir chez l'habitant
Pendant la randonnée
équestre à Cuba, nous dormons dans des casas particulares. C'est un concept
original qui permet vraiment de s'immerger dans le pays. Nous vivons quelques
heures au rythme des cubains, nous pouvons échanger, partager et ainsi mieux
comprendre ce peuple. C'est ce qui rend ce voyage à cheval à Cuba insolite.
Conseil
aux cavaliers
Partir à cheval à Cuba , c'est :
- choisir l’authenticité,
- choisir de vivre le temps d'un voyage au rythme de vie latino et caribéen,
- découvrir des paysages époustouflants, très différents d'une région à l'autre,
- assister à des scènes d'un autre temps,
- galoper à travers champs,
- goûter le cigare cubain entre deux chevauchées.
Vous avez envie de faire ce voyage, découvrez-le : Que viva Cuba.
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