Une première chevauchée en Iran
Pour ce
premier voyage en Iran à cheval, nous partons à la rencontre des nomades Qashqaïs
et nous nous laissons porter par la magie de l'Orient.
Nous
sommes un groupe de 7 cavaliers dont 4 femmes. À la descente de l'avion à Chiraz, nous nous drapons de nos foulards. Myriam, notre guide, nous accueille.
Elle est sympathique, le contact passe
tout de suite entre elle et le groupe. Myriam parle un français impeccable (Docteur en
littérature française tout de même !).
Nous sommes impatients de partir à la découverte des secrets de ce pays.
Découverte de Chiraz
Chiraz, notre première étape, est la ville romantique des poètes. Si le désordre qui y règne nous déconcerte au départ; en fin de journée, la beauté et la magie des monuments visités, ne nous laissent plus aucun doute. Nous sommes envoûtés !
A Chiraz, plusieurs chefs d’œuvres incontournables sont à voir absolument : les mausolées des poètes Hafez et Saadi, la mosquée
Nasir-ol-Molk et ses vitraux multicolores, le jardin d'Eram, jardin persan typique
et le mausolée Shah Cheragh avec ses mosaïques en miroir et sa coupole
turquoise.
Chacun de ces lieux est très
vivant et nous rencontrons des Iraniens : des enfants et leurs mères, des jeunes
filles. Un mollah, professeur de l'Islam s'arrête pour savoir de quel pays nous venons !
Nous nous
attablons à la terrasse d'un café dans la ville nouvelle où nous avons droit à un selfi avec le propriétaire, fier de
recevoir des touristes occidentaux !
Chiraz permet de plonger en
douceur dans la culture perse.
Visite du site de Persépolis
C'est au
nord-est de Chiraz, au milieu de nul part,
que l'on découvre Persépolis, capitale de L'Empire perse achéménide fondée par Darius en
521 av JC.
Sous une
forte chaleur, des touristes iraniens et très peu d'étrangers se partagent le
site. Nous déambulons à travers ces vestiges les yeux grands ouverts et sans voix.
Les taureaux ailés androcéphales du portique est de la Porte de tous
les Peuples, construite par Xerxès, des bas reliefs représentant deux groupes
de neuf gardes, deux membres de la délégation assyrienne apportant des béliers
en guise de cadeaux de Nowrouz pour Xerxès...
Un lieu magique où l'on imagine
sans peine la splendeur de ce palais, son armée et son importance dans tout le
Moyen-Orient, jusqu'en Grèce !
Plus loin,
nous découvrons le site archéologique de Nasqh-e Rustam. Nous paraissons bien
petits et éphémères face aux quatre tombes royales de la dynastie achéménide en
forme de croix creusées dans la falaise.
Nos guides équestres en Iran
Après
cette cette impressionnante entrée en matière, nous partons en minibus plus
au nord dans la région de Fars.
C'est à Khorram Makan que nous faisons la
connaissance de nos chevaux et de nos guides. Les chevaux iraniens ne sont pas montés
tout le temps. Certains aiment bien mordre et botter, il faut donc être vigilant en
selle comme à pied. Malgré leurs caractères bien trempés, les chevaux sont gentils et courageux. Ils vous mèneraient au bout du désert sans jamais se plaindre... Indéniablement, les chevaux en Iran
sont toniques !
Nous
rencontrons l'équipe avec qui nous allons partager les prochains jours.
- Heidar, qui tient un centre équestre près de Chiraz, parle peu anglais mais l'essentiel y est "TROOOOT", "GALLLOOOOP", "coffee break". Il connait le pays comme sa poche et n'a jamais montré aucune hésitation.
- Abdollah parle bien anglais, il a une agence de voyages à pied et à ski en Iran. Il est aussi photographe par passion.
- Ibrahim parle moins anglais, il est précieux car s'occupe des chevaux et de l'intendance. Il aime les courses d'endurance et il entraîne certains des chevaux.
- Pour la cuisine, Ali, qui tient un restaurant à Chiraz (il est vraiment aux petits soins pour nous) est secondé par sa femme Dina toujours souriante.
C'est une bonne équipe pour notre randonnée
équestre en Iran. On sent que ce sont de bons amis, toujours en train de rire
ensemble.
Les Nomades Qashqaïs en Iran
Pendant la
préparation des chevaux, nous prenons un thé sous une tente traditionnelle.
Nous discutons avec les premiers nomades Qashqaïs de notre voyage en Iran.
Les Qashqaïs sont une grande tribu iranienne parlant une
langue turque azéri. Ils sont chiites et vivent principalement dans les
provinces de Fârs. Ils sont originaires d’Asie centrale et font partie des
peuples turcs qui s’installèrent en Iran aux XIe et XIIe siècles.
Les Qashqaïs sont composés de tribus et clans. Les Qashqaïs se déplacent trois ou quatre mois par an et passent le reste de l’année dans
le yeylâgh (séjour d’été) ou le gheshlâgh (séjour
d’hiver). Certains d’entre eux sont sédentarisés et s’occupent d’agriculture et
d’élevage ou vivent en citadins, particulièrement à Chiraz. Les Qashqaïs vivent sous des tentes.
Leur
« maison », l’âlâtchigh, est composée de deux parties :
le toit (siâh tchâdor) est tissé en poils de chèvre et les murs (tchig ou tchit) sont faits de roseaux et
de poils de chèvre. Ces tentes rectangulaires sont constituées d’un toit, de
mâts, de cordes, de clous longs et courts en bois (shish). Nous en
verrons quelques unes pendant notre périple. Ces habitation traditionnelles nomades ont néanmoins tendance à disparaître au profit des tentes en
toile industrielle et des barres de fer.
Toute jeune fille Qashqaïs doit savoir tisser et fabriquer un tapis killim, mondialement connus.
Les nomades sont courageux, à la fois guerriers et artistes.
Ils sont très habiles à cheval.
Notre randonnée équestre en Iran
Notre randonnée à cheval est rythmée par des paysages de montagnes.
Nous chevauchons en Iran dans des vallées ponctuées de pommiers avant de rejoindre des plateaux plus arides. Nos guides nous expliquent que dans la nature le foulard
peut être mis de côté. Nous ne portons donc pas le foulard sous nos bombes ni même au campement le soir.
Nous ne sommes jamais très loin de la rivière Kor que nous repérons de loin grâce à la végétation qui l'entoure. Un soir, nous dormons près d'un camp nomade, un autre près
d'une oasis avec des vestiges Qashqaïs.
Dans la journée, nous croisons d'autres camps nomades. Si les
femmes et les jeunes sont là, l'accueil est chaleureux. Les discussions
vont bon train. Ils veulent tout savoir de nous et nous sommes avides de découvrir leur culture et leur mode de vie. Les femmes filent la laine
grâce à des sortes de toupie en bois qui tournent et enroulent le fil.
Elles
préparent elles-mêmes du pain, du beurre, du yaourt, du fromage. Nous goûtons un de leur fromage. Il est dur comme de la pierre et il nous faudra 15
minutes à chacun pour terminer nos bouchées. Mais ce fromage est pratique à conserver pendant un voyage ( et en pratique, il ne se consomme que cuisiné...). Ali nous le prépare le soir même et le repas est délicieux!.
Les
jeunes veulent essayer nos chevaux et ils sortent même le fusil pour poser
comme des guerriers ! Pour les remercier, nous leur donnons quelques
échantillons de produits cosmétiques ou de parfums. Iraniens et iraniennes sont très coquets.
Un après-midi,
nous arrivons à Margun Fal. Un endroit magique. L'eau sort de la roche
et forme une piscine naturelle mais personne ne se baigne. Les coutumes iraniennes
ne le permettent pas. Plusieurs heures à
cheval plus tard, nous trouvons un coin de rivière isolé où nous baigner. Cela fait du bien après quelques jours en selle! Nos guides font une petite sieste pendant que
nous barbotons et l'un des chevaux en profite pour se faire la belle. Le guide
part à sa recherche, il est inquiet car dans cette région vivent de nombreux
loups et ours. Plusieurs jours après, il retrouvera le cheval près de la rivière !
Le dernier soir de notre randonnée équestre en Iran, par chance, un mariage est célébré dans le village où nous nous sommes établis, chez des amis de notre guide. Les familles nous invitent à nous joindre à la noce. Nous découvrons la mariée très
solennelle tout en blanc avec un grand voile blanc sur son visage. C'est un moment très riche de rencontres, de
partage mais aussi de danses colorées !
Nous terminons
cette randonnée à cheval en Iran sur un terrain plus sablonneux, idéal pour un
long galop inédit pour chacun. La piste est large et longue. Nous nous élançons
dans un galop effréné ! La course commence et les chevaux y prennent tellement de
plaisir qu'ils sont difficiles à arrêter. Ils veulent tous finir premier...
Nous avons
partagé des moments forts avec l'équipe et nous les quittons le cœur lourd. Nous laissons comme cadeaux nos sacoches pour les chevaux qu'ils feront copier au bazar pour la
prochaine rando.
Ispahan
Nous nous promènons sur la place Naghsh-e Jahan et
ses alentours. Ispahan est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. La place Bellecour à
Lyon parait bien petite à coté !
Des jeunes avec leurs familles nous accostent,
ils parlent bien anglais, nous échangeons. Ils nous invitent à manger de la pastèque
sur leur tapis et nous posent des questions. "Qu'est ce que tu fais dans la
vie?", "Tu es mariée ?", "Tu vis avec un homme sans être
mariée, mais c'est incroyable...".
Certaines personnes ont voulu prendre
des photos avec nous. L'ambiance est
détendue. Nous nous sommes vus plusieurs fois
offrir des petites choses, sans que l’on attende rien de nous en retour : des glaces,
des roses, des bonbons… C'est jour de fête et c'est la tradition d'offrir
des cadeaux à ce moment précis de l'année.
La place
est entourée d'un bazar, c'est ce qui la rend vivante.
Nous visitons aussi le quartier arménien, le palais des 40 colonnes, la mosquée.
Dans les
rues d'Ispahan, nous croisons de nombreuses jeunes femmes avec un petit bandage sur
le nez. La mode de la chirurgie esthétique dans une république Islamique nous
surprend.
En fin de
journée, à la maison de la Force, nous assistons à un entraînement de Varzesh-e
Pahlavani, le sport traditionnel iranien, sorte de culturisme chevaleresque.
Les altères ont la forme d’énormes masses en bois. Les athlètes (les pahlavan) suent dans une fosse,
tandis que le morshed joue du tambour, pour donner le
rythme. Le spectacle est déroutant, entre théâtre nô, cours de zumba et lutte
gréco-romaine. On a du mal à comprendre les règles !
Ce premier
voyage en Iran a marqué les cavaliers par l’accueil très
chaleureux des iraniens. Le tourisme est encore assez peu développé en Iran, ce
qui nous rend intriguant aux yeux des iraniens et nous permet de profiter en
privilégié de chaque lieu. Nous nous sommes sentis très bien accueillis et en sécurité dès notre
arrivée. La
cavalerie est de bonne qualité et les guides, fiers de leurs pays, ne demandent
qu'à partager leurs coutumes et leurs modes de vie.
Merci à Elisabeth Mortalena de Cheval d'Aventure de nous avoir fait partager ce premier voyage équestre en Iran.
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